Mariage destructeur 6 éme partie:
Elle lui ferma la porte au nez tournoya sur elle-même, se pinça les joues et voyant une porte entrouverte elle se dit que c’était sûrement une salle de bain et là elle ouvrit le robinet du lavabo bien à fond et se jeta de l’eau sur le visage, elle se regarda dans la glace et comprit aussitôt qu’elle ne rêvait pas, alors elle décida d’aller trouver Ismaila afin de comprendre ce qui se passait.
Quand elle sortit de la chambre elle tenta de le chercher mais cette maison si grande lui était totalement inconnue, elle sentit une odeur de cuisson et chercha sa provenance et elle trouva dans la cuisine, une femme qu’elle n’avait jamais vue auparavant.
- bonsoir madame
- mais qui êtes vous?
- mon nom est Gertrude je suis la gouvernante de cette maison depuis presque 8 ans, madame s’est bien reposée?
- gouvernante vous dites?
-oui madame, madame a besoin de quelque chose?
- euh… je cherche Ismaila, dit elle, avec un air confus et inquiet à la fois
- monsieur se trouve sur la terrasse, je vais vous mener à lui suivez moi s’il vous plait
A la vue de celui-ci elle fonça sur lui comme une folle; Gertrude s’éclipsa aussitôt.
Elle saisit Ismaila au collet
-que se passe t’il qu’Est-ce que je fais ici?!!!!!
-calme toi d’abord .
- que je me calme?!, non mais oh! Je me retrouve dans endroit différent de celui où j’étais et en compagnie de deux personnes l’une m’est étrangère et l’autre non seulement je ne l’ai pas vue depuis des années mais en plus je la hais du plus profond de moi-même, et tu veux que je me calme!!! J’exige des explications merde!
Ismaila resta impassible
- mais tu vas parler bon sang!!
-quand tu m’auras lâché
Ce qu’elle fit
- d’abord j’ai sortit ton de père du gouffre dans lequel il s’était fourré et par reconnaissance il a scellé notre union ensuite tu vas désormais vivre avec moi ici en Belgique donc je te souhaite la bienvenue…
- c… c… c… comment!!!!! Mais je …. Oh non !!
-je n’ai pas besoin t’expliquer comment tu es arrivée ici, quand on a de l’argent on peut tout se payer, même un jet privé.
Elle éclata en sanglots
- noooooooooooon! mon Dieu nooooooon! Pourquoi tu fais çaaaaaaaaa!? Cria t-elle
Elle s’assit par terre.
- pourquoi moi?!! Tu peux avoir toutes les femmes que tu veux Ismaila!! Pourquoi?!!!
- tu as raison c’est vrai que je peux avoir toutes les femmes que je veux, mais vois tu Toufa (il l’appelait ainsi depuis qu’elle était petite), toutes celles que j’ai connues sont des pétasses et n’en veulent qu’à mon fric et il m’a été si facile de les avoir tandis que toi, je sais que tu es une personne désintéressée, en plus, plus une femme me résiste plus ça m’excite…
-mais tu oublies une chose fondamentale, c’est que je ne suis pas amoureuse de toi! Tu es comme un frère pour moi.
- ah ouais? mais on est pas de même père et de même mère que je sache, écoute je ne suis pas le monstre que tu imagines, je m’y connaîs en art de séduction et je vais te conquérir, oui Toufa tu m’aimeras
- ça jamais!!! tu entends!! ja-mais!!!
-écoutes j’ai du travail qui m’attend on continuera cette conversation plus tard, en attendant allons dîner; allez lève toi
- non !!
- tu ne peux pas rester ici il fait froid tu risques de choper une grippe et cesse de faire la gamine, ce qui est fait est fait; je te croyais beaucoup plus mature que ça.
Elle se leva
- ah, au fait, une dernière chose, on fera chambre à part jusqu’à ce que tu t’habitues à ta nouvelle vie, j’ai engagé une femme de chambre rien que pour toi car Gertrude a la responsabilité de la maison et surtout ne pense pas à faire des bêtises car tes papiers sont dans mon coffre au bureau, en plus les gardiens ont reçu des instructions très claires du genre lâcher les chiens en permanence dans le domaine, donc attention à toi.
Elle lui lança en regard plein de haine
- je ne dînerais pas je n’ai pas faim
Elle s’éloigna à grands pas, puis elle s’enferma dans sa chambre et n’en ressortit que deux jours plus tard.
Trois mois passèrent, ce qui avait parut comme une éternité pour Fatoumata, elle s’était repliée sur elle-même et dépérissait à vue d’œil malgré les efforts de Ismaila, ce qui la faisait davantage souffrir c’est qu’elle n’avait rien qui puisse lui faire penser à Khalil, elle avait quitté son pays si brutalement qu’elle n’avait pas eu le temps d’emporter quoi que ce soit donc elle était engloutie dans une marée de pensées et de souvenirs, en plus sa beauté en pâtissait car elle ne faisait plus ses soins corporels qu‘elle aimait tant.
Un matin Ismaila eut une idée qu’il aurait dut avoir depuis le début, il savait la passion de sa femme pour la nature et le jardinage et le domaine disposait d’un espace vert de 1 hectare, alors il alla acheter toutes les semences et les produits qu’il connaissait et fit clôturer une partie pour qu’elle puisse en disposer à sa guise; la lueur de joie qu’il lut dans ses yeux lui fit comprendre qu’il avait marqué un point, en plus il avait engagé une servante de plus et celles-ci tenaient compagnie à Fatoumata.
Donc elle commença à reprendre goût à la vie, cependant tout fut gâché lorsqu’il lui annonça qu’il souhaitait célébrer leur mariage civil et que ce serait un occasion pour la présenter à ses collègues et amis, ce qui la replongea dans une immense tristesse et là elle se dit qu’il fallait qu’elle réagisse.
Leurs noces furent célébrés en grandes pompes, car Ismaila faisait partie de la crème de la jet set bruxelloise , au moment du dîner après que quelques personnes eurent témoigné de leur amitié par des discours, Fatoumata se leva pour porter un toast, Ismaila n’avait pas deviné ses intentions. Elle leva son verre et formula tout haut:
-je lève mon verre à monsieur mon mari qui m’a vu naître et qui a été élevé par mes propres parents et qui m’a traîné de force jusqu’ici et aussi à toutes les femmes qui sont victimes des mariages forcés! Mon cher époux je te déteste de tout mon cœur!
Et elle but d’un trait
Alors une clameur s’éleva parmi les invités certains avaient déposé leurs verres et regardaient Ismaila avec un air indigné tandis que d’autres riaient sous cape. Mort de honte, il se leva et dit haut et fort:
- excusez ma femme elle est sous l’effet de l’alcool et sa famille et son pays lui manquent en plus vous tous qui êtes ici savez que je suis un tombeur de dames alors pourquoi forcer une à m’épouser, l’incident est clos et que la fête soit belle. Il fit un signe de la main et l’orchestre se mit à jouer un air animé. Puis il murmura à l’oreille de Fatoumata
- cette fois ci tu as dépassé les bornes et tu me le paiera très cher, tu penses pouvoir me ridiculiser mais saches que toutes ces personnes que tu vois sont à ma merci, car qui a de l’argent, a le pouvoir. Il fit un signe de la main et l’orchestre s’arrêta de jouer:
- chers amis nous allons devoir vous laisser car si ma femme continue à abuser de l’alcool notre lune de miel sera un gâchis, je n’en dirai pas plus car mon fusil est en feu alors souhaitez moi de bien viser.
Les gens éclatèrent de rire, et une voix s’éleva
- ne tues pas la colombe contente toi juste de lui faire peur!
- oh j’y compte bien
Et il prit la main d’une Fatoumata désespérée et révolté par la façon dont Ismaila avait tourné l’incident à son avantage, décidément son adversaire était beaucoup trop fort.
Elle avait espéré qu’il l’amènerait dans un hôtel et que ce serait une occasion pour s’échapper ou alerter quelqu’un, mais c’était mal connaître Ismaila qui était un personne rusée et clairvoyante ( il devait sa réussite à ces qualités), il la conduisit plutôt à un appartement, elle avait essayé de prendre des repères mais cela lui était difficile car elle ne connaissait rien de Bruxelles puisqu’elle n’était jamais sortie de leur maison. Une fois dans le salon Ismaila voulut lui servir un vodka:
- tu sais bien que je ne bois pas d’alcool comme tu as voulu le faire croire tout à l’heure
- oui mais celui-ci est spécial car ça va te requinquer, tu en aura besoin
- mais tu avais dit que…
- oui mais je ne tiendrai plus parole à cause de ce que tu as fais, tu sais je n’hésite jamais à écarter ceux qui se mettent en travers de mon chemin, alors ne recommence plus jamais une chose de la sorte c’est comprit
- je m’en fous de…
Il ne la laissa pas achever sa phrase et lui colla un baiser ardent sur la bouche; elle n’en ressentit que du dégoût et tenta de se dégager mais il était plus fort, il la coinça contre le mur, elle se débattit et tenta de lui donner des coups de poings mais sans succès:
- pourquoi me résiste tu laisse moi faire de toi une femme
Il déchira le haut de sa robe et déposa de petits baisers sur sa poitrine, et lorsqu il mordilla ses seins, son corps se détendit soudainement car elle venait d’avoir la sensation qu’une douce décharge électrique parcourait son corps, Ismaila qui avait comprit, se mit à genoux il souleva un pan de sa robe et enfonça sa tête dans son entre-jambes ce qui la fit frémir et elle poussa un léger soupir mais quand elle ferma les yeux l’image de Khalil lui vint à l’esprit et elle le repoussa brutalement.
- Non! Non! Non! Je ne peux pas! Tu n’as pas le droit!
-oh si j’en ai, tu es ma femme et au point où j’en suis je ne peux plus revenir en arrière alors sois gentille….
Elle voulut s’enfuir mais il la rattrapa par la taille, la souleva d’un coup et la jeta sur le lit; elle lui dit, tout en sanglotant:
- Ismaila je t’en prie pour l’amour que t’on donné mes parents, ne fais pas ça, par pitié!
- après ça tout ira bien ma chérie
Et là elle comprit qu’il ne servait à rien de résister
Fatoumata était assise par terre, perdue dans ses pensées et ruminant sa douleur lorsqu’elle sentit une main se poser sur son épaule; c’était Gertrude
- bonjour madame …
Elle se jeta dans ses bras, pleurant à chaudes larmes
-oh Gertrude je suis si contente de te voir
- monsieur m’a demandé de venir vous aider et faire le ménage, avez-vous mal?
- je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie
Elle jeta un regard autour d’elle.
- je vais vous faire une infusion puis un massage et après prenez un bon bain chaud cela vous fera du bien
Quelques heures plus tard, assises dans le salon, Fatoumata lui raconta tout ce qui s’était passé. Gertrude la dévisageât longuement puis tira une photo de sa poche, qui démontrait une ravissante jeune femme:
- c’est Cathy, la fille de ma défunte patronne, à la mort de sa mère, son père, ravagé par le chagrin, s’était suicidé, son oncle paternel lui prit tous ses biens sauf cet appartement qui appartenait à sa mère, et moi n’ayant plus personne je restais à son service, j’ai aidé sa mère à la mettre au monde, elle dormit avec moi pendant plusieurs années car ses parents se préoccupaient plus des mondanités, elle est l’enfant que je n’ai jamais eue, donc je ne pouvais la laisser seule dans ce monde pourri mais sa vie a basculé le jour où elle a rencontré monsieur, elle en tomba follement amoureuse mais lui s’en foutait royalement, ses infidélités l’avaient poussé à se réfugier dans l’alcool et la drogue et moi j’assistais à tout ça impuissante, lorsqu il en a eu marre d’elle il la fit enfermer dans un asile de fous, oh Seigneur ma pauvre petite…
Fatoumata fut horrifiée par toute cette histoire.
- mais je ne comprends rien, Ismaila a été élevé par mes parents il était un ange en personne je me demande pourquoi il est devenu si méchant
- ce sont les choses de la vie madame, écoutez moi, arrêtez de lui tenir tête et je vous aiderai à vous en sortir car je ne peux pas le laisser détruire la vie d’une personne encore une fois, soyez patiente et plus intelligente car il faut embrasser son ennemi pour mieux l’étouffer, moi je garderai ma froideur habituelle pour qu’il ne se doute de rien, m’avez-vous compris?
Et elle la serra dans ses bras.
Un jour qu’elle faisait de la méditation dans son jardin sa quiétude fut interrompue par un de ses gardes du corps.
- madame excusez moi de vous déranger mais je dois vous parler
- effectivement vous me dérangez et vous savez que je vous déteste vous et vos collègues!
- écoutez moi s’il vous plait je serais bref car il ne faut pas que monsieur nous voit, je travaille pour Henri Van Brucker, Est-ce que vous le connaissez?
- ben oui c’est l’un des amis de mon mari et alors?
- il était actionnaire dans la société que dirige votre mari ,ce dernier avait fabriqué des photos compromettantes pour obliger mon patron à lui céder ses parts de la société, alors je souhaite récupérer ces photos en plus votre mari est en possession de documents qui pourront aisément prouver une fraude fiscale ainsi que l´existence d´entreprises offshore, Gertrude a cherché ces documents en vain donc je crois qu’ils se trouvent dans un coffre à son bureau ou alors dans un dépôt en banque, vous êtes la seule qui puisse nous aider
- et qu’Est-ce qui vous fait croire que je le ferais vous êtes bien imprudent monsieur je peux vous dénoncer vous savez
- vous ne le ferez pas madame et il lui tendit une photo
Elle la prit et une émotion se lut sur son visage.
Mon patron est entré en contact avec lui et il est au courant de la situation que vous vivez, je vois que vous tenez à le revoir, alors voici le plan: quand vous aurez récupéré les documents je vous aiderai à vous échapper, nous pouvons vous faire octroyer un sauf conduit auprés de l’ambassade du Sénégal, et vous pourrez rentrer dans votre pays où vous attend un compte en banque à votre nom et qui contient dix millions d’euros. Alors que choisissez vous? vivre avec un homme que vous haïssez et qui toutes les façons, finira en prison ou retrouver l’homme que vous avez toujours aimé et connaître enfin le vrai bonheur
Elle regarda longuement la photo et répondit
- d’accord
- je dois repartir à mon poste, je vous tiens au courant
Et à partir de ce jour , un changement radical s’opéra en elle. Elle adopta un autre comportement envers Ismaila, au plus grand étonnement de ce dernier; elle était à ses petits soins et lorsqu’elle lui annonça qu’elle attendait un enfant, ce sentiment de triomphe qu’il éprouva, dissipa tous ses soupçons.