Troisième partie
Pétrifiée, Mata observa son père exterminer la bête qui venait d’ôter la vie à mère Astou, elle était d’une laideur terrifiante, son regard lançait des éclairs de par son dernier soupir, sa bouche malsaine dévoilait des crocs en forme d’épines qui montrait une insatisfaction, ce corps, ce corps !
Cependant, mère Astou n’était plus ! Elle reposait désormais dans son lit, son visage aussi calme et serein que d’habitude, rien n’a changé de cette allure à par la morsure que l’on distingue sur son cou, quel coup fatal !!!
Mata était assise auprès du corps inerte de sa mère qui gisait sur le lit, recouvert d’un tissu blanc, la chambre semblait maintenant si seule sans les rires et la joie de maman Astou, la vie ne sera plus jamais comme elle l’était auparavant, plus si joyeuse, plus si facile, plus tant d’inconscience.
Mata sors d’ici, il n’y a plus rien à faire, lança pa demba à l’encontre de sa fille, tandis que ses frères ramassaient le corps du python qui était atterré, le spectacle était désolant, douloureux, immesurable.
Astou est morte ?! Lança mère marième qui revenait de la basse cour et apercevait Mata qui s’enfuyais en direction de sa chambre.
C’était l’hécatombe ! Quel enfer !
Décidément, le destin est imprévisible, déclara mère Marième, mais c’est la vie, on doit s’y faire, et puis… Elle se tut en voyant le visage triste et meurtri de pa demba, lui qui était si vigoureux et courageux !
On ensevelit le corps et l’amène à la morgue en attendant le lendemain pour l’enterrer, Mata suivi le cortège de ses yeux jusqu’à ce qu’il ne soit plus dans son champ de vision, elle n’était plus la même, rien ne serait plus jamais comme avant, il fallait que…
Elle était poursuivie par des oiseaux étranges dans une immense forêt, elle marchait sur des épines tranchantes, ses pieds saignaient elle trébuchait, il fallait qu’elle s’échappe de cette torture, ça devient insupportable. Le danger la guettait toujours, mais qu’est ce que cela signifie ? Mata se réveilla le corps en sueur, elle senti qu’il y’en avait plus pour longtemps. La vie continuait cependant, elle supportait le mauvais caractère de ses belles mères tout en restant vigilante et agréable, son père vieillissait de jour en jour à vue d’œil.
Trois mois plus tard
Mata, Mata!!! Qu’est ce qu’il y’a Sira ? répondit t’elle à sa meilleure amie.
Il y’a El hadj qui t’attend dehors, il dit avoir à te parler, vas y, il a l’air sérieux. Et qu’est ce qui l’empêche d’entrer celui là ? dit elle en déposant la calebasse de mil qu’elle avait dans les bras, se recoiffa et changea son pagne contre un pantalon en prenant soin de dissimuler son ventre qui commençait à prendre forme.
Qu’est ce que tu me veut toi ? Lança t’elle en voyant El hadj qui lui tournait le dos. Il se retourne pour lui faire face, et Mata se remémora ce beau visage qu’elle a tant aimé, il étai toujours aussi beau avec son corps élancé, ses muscles si détachés, sa poitrine, ce sourire, oh ce sourire ! cria t’elle intérieurement. Elle trembla de tout son corps et s’efforça de rester calme.
J e n’en ai pas pour longtemps dit il sèchement, j’ai juste une chose à te dire, depuis que tu m’a dis que tu attends mon enfant, j’ai bien réfléchi à notre situation et… Oh El hadj, mon el hadj ! Je savais que tu ne m’abandonnerais jamais, on s’aime tellement tous les deux, je savais que tu étais emporté par l’émotion et… Non mais tu es folle ? Tu penses que notre dynastie nous permettra d’épouser une fille enceintée ? Et ma réputation ? Ressaisis toi, on jouait seulement et tu n’étais pas assez mûre pour te protéger !
Elle était restée bouche bée devant tant de froideur, tant d’insouciance, elle s’était vraiment fait piéger alors, on l’utilisait comme un jouet ?!
Ma présence ici a ses buts ma chère, je veux que tu avortes ! lança t’il
Elle l’asséna une gifle en le foudroyant des yeux, Mata n’était plus la même, détruite par la douleur, elle se sentait faible, impuissante, se rappela ces mots qui lui blessaient le cœur.
De retour chez elle, elle raconta son entretien avec El hadj à sira, celle-ci qui ne semblait nullement choquée lui dit qu’elle savait qu’El hadj était un bon à rien et qu’il ne la méritait pas.
Je ne le ferai jamais, il se leurre s’il pense que je sacrifierai mon bébé dit Mata en sanglotant, ne t’inquiètes pas chérie je te soutiendrai, répliqua son amie en l’entourant de son bras.
Quelques jours après, en revenant du marché Mata prit peur en entendant des cris et une foule apeurée qui s’enfuyait de partout, elle ne comprit pas et continua sa route, mais tout se passa si rapidement, la voiture, les coups, ses cris, ses pleurs, elle s’évanouit en ayant juste le temps de reconnaître son visage, ce visage infâme, plein de rage de vaincre, avoir tout ce qu’il veut, c’était la fin, sa fin…
Dernière édition par fashionclean le 2009-07-16, 10:50, édité 1 fois