C’est fini tout ce rêve, toute cette réalité qui n’était donc que réelle à l’idée forte d’une déformation psychologique, d’un vœu inachevé.
Des méchants, on en trouve. De vrais méchants, on en trouve également. Mais moins. Ce que je suis entrain de vivre dans ma solitude partagée n’est rien d’autre qu’une souffrance énorme, une galipette excentrée qui me ramène à mes longs cauchemars d’outre-tombe.
Ce qui nous arrive est un luxe laxiste corrodant le bel enthousiasme heurté d’une jeunesse foudroyée.
J’ai ricané quand l’autre chantait Ida. Qu’il aida. Priez donc ! Que Dieu nous aide ou pas le pas est déjà franchi.
Je ne suis pas simple mortel, moi, déjà mort d’elle, la belle qui incarne mon seul label. Le temps qui se change, change sa tunique de déesse et ses abris de princesse pour arborer le glaive décapitant. Ma tête de son amour fut vidée. J’ai tété, sucé et sucré ce lait coagulant qui corrobore avec l’amertume évasive d’un jeune soldat déjà lointain, le cœur. On me dira que des amours impossibles je ne serais point le seul à en vivre. On me dira aussi que si je la mérite je l’aurais. On me dira même que si je suis fait pour elle, nous nous retrouverons. Que n’ont-ils donc pas dit ? Je ne crois pipette de ce charabia indigeste que je suis obligé d’ingurgiter à coups de machette amicaux, je mâche, m’achète une mèche me fonds dans la masse et ramasse tout ce que vomirait la chasse.
Je suis au sol et un soldat au sol n’est point seul dans son sous-sol. Le dormeur du Val s’est empressé de dormir au bal, je mourrais de balles déballées des Ballets et dans la vallée sur les allées. La bonne Chanson arrête de cantonner quand ma chance sonnera son aura, je chantonne l’oraison funèbre du jeune soldat touché par les limailles exécrables d’une fléchette amie. Mon cœur pilonné, l’opération de ratissage est identique à cet élan de vernissage obstétrique. J’invente la raison, j’arraisonne l’art des sons, les tessons s’amortissent tous dans mon estomac.
Je ne regrette rien, je suis le regret des progrès. Mon sang, vin divin vendu à la vindicte vient dicter la thèse dite des braises.
Je fus mort, j’en souffrirais moins. Je fus blessé, j’en mourrais plus doucement, ce monde n’est pas sérieux, ce monde est véreux et ce monde pointe vers eux ses flèches empoisonnées. Ma déchéance sentimentale, unique témoignage sur ma chute verbale tenue au grade ténu de ma pierre tombale est en cet endroit précis sur l’asymptote de ma vie, la seule arme qui désarme mes larmes, mes lames. J’aime ceux qui m’aiment. Je n’aime pas ceux qui m’aiment et veulent que je les aime, je n’aime pas ceux qui ne m’aiment pas quand je les aime. Je n’aime même pas ceux qui ne m’aiment pas même si j’aime celle qui les aime. Je dois être perdu, je dois vivre un passé trop présent dans un futur conditionnel plus que parfait mais imparfait tout au moins.
Une que je voulais, et un, et deux, une qui me voulait. Une que j’ai cherchée, une qui m’a trouvé, moi, pauvre indécent, fol impertinent à la trinquette exquise. Moi le diable englouti dans la démence parfaite. Elle la solitude magnifique, l’endormeuse, l’endurante. Aurait-elle souffert ? Va-t-elle souffrir ?
Vous savez, la mort c’est la vie. Mourir c’est vivre ailleurs, avec certainement les meilleurs. S’ils ne sont pas les meilleurs, les morts, alors pourquoi les pleure-t-on ? La mort n’est funeste que si le mouvement des solides est limité dans son profond temple gravitationnel. La mort n’est point l’ascendance négative de la vie. Elle n’est non plus la finalité incontournable de la vie. On peut mourir et vivre sa belle mort. On parle alors de sa belle-mère. Est-elle si belle ? Les métaphores métamorphosées en simples figurines laudatives plaident en la faveur des ennemis pour qui seule la rancune satisferait avec justice loyale.
J’implante de folles heures, j’aime planter les fleurs mais de peur que les cœurs qui effleurent tout en chœur la douceur m’écœurent avec leurs heurts je défie les émetteurs, pauvres entremetteurs.
Rien de plus beau qu’un amour qui aboutit et rien de plus moche qu’une âme qui meurt emboutie, engloutie. Mon âme monte, elle monte dans le sous-sol des tonnes de ferrailles jouxtant les unes les autres dans une ordure écaillée dans une lueur noire et moribonde. Le feu couve, le rouge perd sa couleur de sang à l’instar de ce liquide qui flotte. Une érosion artérielle aurait suffit pour vider les cotes de leurs acerbes et contentieuses décisions de noblesse inquiétée. Quelqu’un a eu gros en les voyant très misérables. Ces cornes ailées sont très loin d’un Sud qui décide et cette tarte truffée casse bien des molaires. Le roux seau des cons aux fesses qui sillonnent le solin intrépide d’une aventure très ambigüe et amie d’une canne révoltée retrouve une très longue lettre qu’il maria, m’abat, et fonce dans ce champ écarlate. Un bon café !