Quand la traite a commencé, les esclaves étaient des noirs et étaient arrachés à leur mère Afrique par force, ceux qui résistaient étaient tués ou offerts à la mer, ceux qui résistaient au voyage périlleux étaient perdus à jamais. Cependant, ils nourrissaient quand même un espoir de retour jusqu’à ce que des enfants naissent, grandissent et procréent ; alors l’espoir s’éteint petit à petit mais les valeurs restent et perdurent même face au temps. La culture était célébrée partout ; leurs filles étaient violées ou tuées, mais la douleur était sans commune mesure face à ce déracinement autan.
Ils ont travaillé d’arrache pieds pour nourrir l’ancien monde, aider à le construire ; ils ont perdu leur vie dans cette tache pendant mère Afrique pleurait ses pertes. L’Afrique s’est vidée de ses fils, tout ce qui représentait sa force, sa jeunesse, ses bras, au profit d’un monde sans moral, qui trouvait toujours le moyen d’imposer sa « supériorité » face à nos vaillants résistants.
Aujourd’hui elle voit le désert devenir le tombeau de ses fils si ce n’est la mer devenir leur cimetière, ses fils la quitte, elle qui les a bercée au soleil couchant, soutenu au soleil levant, nourris de la douceur de ses seins, porté de la pureté de ses reins, nourris leur rêve de gamins et enrichis leur vie de privilégié ; et à la différence de la première traite négrière, celle là est une imposition non pas violente, mais culturelle et la symétrie est tellement parfaite qu’on ne peut ne pas le voir à moins d’être amnésique ou de vouloir ignorer l’histoire. Elle bégaie, dirons mes confrères et est partie des cotes africaines pour traverser l’atlantique ou encore la méditerranée. Des africains embarqués dans des bateaux pour servir de main d’œuvre de base à une industrie mal en point. Dans la première, seules les personnes ayant certaines capacités étaient admises dans les bateaux, les autres étant considérés comme inutiles ; aujourd’hui, ces capacités sont intellectuelles et physiques et toute personne n’ayant pas ces capacités se verra refuser le ticket d’embarquement pour la route de l’exploitation. Les temps changent disent certains, mais je leur rétorquerai que l’histoire elle ne change pas ; elle est soumise au temps, mais le temps lui est histoire ; ce qui revient à dire que l’histoire est soumise à l’histoire. Une nouvelle traite qui voit le jour, ou je dirai plutôt qui est en cours. La seule différence c’est que ces immigrés clandestins gardent quand même le contact avec leur mère Afrique.
Il n’ ya pas longtemps l’Espagne a proposé à notre gouvernement l’octroie de 2700 approbations (visas saisonniers) pour les activités de vendages et de maçonnerie !!! Laissez-moi rire, et notre cher Sénégal était tellement en usufruit que bon nombre de sénégalais a foncé direct vers ce piège à rat sans prendre le temps de comprendre l’objectif d’une telle ouverture !!! Depuis quand un pays européen offre des visas de séjour pour des africains sans formation professionnelle ? A moins qu’il ait un retour sur investissement tellement important que sa non réalisation serait fatale pour l’Espagne. Ce qui est d’ailleurs le cas, puisque L’Europe va mal aujourd’hui. Tout se passe comme si l’Afrique était à la fois un client et un fournisseur pour un parallélisme parfait des formes quant à une gestion des relations internationales actuelles. Le cas des APE est très symptomatique.
Alors aujourd’hui quand on me parle d’immigration clandestine et de ses origines premières, alors je me mets dans des états à ne plus déchiffrer quand certains me donnent comme raison valable la situation économique de nos Etats !!! Quelle situation peut bien avaliser un esclavagisme aussi sauvagement mené ? Et le tout mariné dans une complicité périssable de nos peuples ? En tout cas, pour ce qui est de mon cas, ma dignité est tout ce qui me reste quand j’ai tout perdu. L’Africain a vendu sa dignité et tout ce qu’elle comportait en valeur au diable pour dit on réussir dans la vie !! Alors des mères qui envoient leurs fils à la mort, des pères qui cautionnent leur départ par des prières, un Etat qui signe un traité de traite de mains d’œuvre pour son peuple, et des concernés complices de cette histoire !!L’échec des parents ne devrait pas conduire à un sacrifice des fils ; c’est parce que ces parents n’ont pas réussi à se faire une vie, qu’ils immolent des vies pour s’offrir des rêves de jeunesse !! Comment peut-on décharger une charge familiale de 15 gamins sur un jeune de 23 ans ? Y avait qu’à ne pas faire des gosses ou encore être monogame!!!Ne nous dédouanons pas de la situation dans laquelle nous nous sommes fourrés en indexant l’Etat ou l’occidenent. Et il faut désamianter !! L’occident n’est pas responsable de tous nos maux, puisque nous refusons qu’il nous libère !!
Qu’est ce qu’il faut d’autre pour ne pas dire que l’Afrique (peuple) s’est excommuniée et s’est résignée à servir ; puisque apparemment c’est dans l’asservissement que nous nous sentons dans notre élément. L’Afrique façonne son identité de serveuse damnée (serveuse de matière première et de mains d’œuvre) à chaque fois qu’une pirogue mouille le sol européen, et ce qui me peine le plus, c’est que c’est parti de nos côtes. Les gabonais disent que les sénégalais ont vendu l’Afrique et que Gorée ne se situe pas dans les côtes sénégalaises par hasard !!!Va savoir, ils n’ont peut être pas tord !!! On se tue pour servir avant de se servir ; bon sang il ne restera plus que l’Afrique s’exporte vers l’Europe pour lui demander de rétablir l’esclavage.
Je suis contre toute forme d’immigration qui a pour seul but de servir !!!! Quand bien même le retour reste possible, l’Afrique n’a plus le temps de servir. Le refus des pays africains de signer les APE est peut être un signe fort pour dire aux européens que le service est fini !! J’ose alors espérer que la lumière que j’aperçois de loin est le bout du tunnel !! Reste juste à prier que ce ne soit pas celle du train .