En collaboration avec ses partenaires, l’IRD (1) a réalisé une étude pendant trois ans dans l’Afrique centrale, réputée pour être le berceau du fléau que constitue le sida. L’un des objectifs de cette campagne scientifique était de déterminer quand, comment et dans quelle mesure les gorilles ont été contaminés par l’infection SIV (2), ancêtre du VIH responsable de la pandémie de sida chez l’homme. Dirigés par cette même équipe de chercheurs, de précédents travaux avaient déjà démontré que les SIV persistent encore chez des groupes de chimpanzés sauvages de la sous-espèce « troglodyte », vivant dans le Sud du Cameroun.
Ces nouvelles recherches ont abouti à la conclusion que l’infection SIV est beaucoup plus répandue chez les chimpanzés que chez les gorilles. En moyenne, 5,9 % des premiers sont infectés contre 1,6 % pour les seconds. Choisie pour perturber le moins possible les populations observées, la méthode diagnostique s’est appuyée sur la collecte et l’analyse de près de 3 000 échantillons fécaux. Les prélèvements s’effectuèrent autour des nids des grands singes et de leurs lieux de repas au Cameroun, en République centrafricaine, au Gabon, en République du Congo et en République démocratique du Congo. Seuls 42 échantillons, répartis sur 3 des 21 sites de l’étude, se sont avérés positifs au SIV. Ces prélèvements correspondraient seulement à 16 individus.
Ajoutés aux données déjà disponibles sur les relations SIV/VIH, le taux d’infection et la diversité génétique plus faibles du SIV chez les gorilles confirment que ceux-ci ont été contaminés par les chimpanzés. Toutefois, les chercheurs n’excluent pas la possibilité de taux d’infection plus élevés dans d’autres sites investis par les gorilles.
Mais les résultats de cette étude laissent également craindre un risque de contamination pour l’homme car, bien qu’isolés et peu nombreux, les foyers d’infection peuvent constituer une source de transmission à l’homme. De fait, si l’origine exacte du virus du sida et les modes de transmission des grands singes à l’homme n’ont pas encore été prouvés de manière irréfutable, l’hypothèse la plus probable est que ce dernier a été contaminé après l’entrée en contact avec du sang et des tissus contaminés lors de la chasse, du dépeçage et de la préparation de la viande de singe. Or, la déforestation massive et les mouvements de population qu’elle génère, de même que les activités de braconnage, favorisent les contacts hommes/singes. Plus inquiétant encore, l’IRD estime que : « De nouvelles souches virales, entre autres par recombinaison avec les VIH existants, pourraient voir le jour, élargissant l’éventail déjà très étendu des virus du sida qui circulent actuellement ».
Aujourd’hui, trente ans après l’apparition des premiers cas de sida chez l’homme, on estime que la maladie touche près de 33 millions de personnes à travers le monde.
Cécile Cassier - univers nature
Ces nouvelles recherches ont abouti à la conclusion que l’infection SIV est beaucoup plus répandue chez les chimpanzés que chez les gorilles. En moyenne, 5,9 % des premiers sont infectés contre 1,6 % pour les seconds. Choisie pour perturber le moins possible les populations observées, la méthode diagnostique s’est appuyée sur la collecte et l’analyse de près de 3 000 échantillons fécaux. Les prélèvements s’effectuèrent autour des nids des grands singes et de leurs lieux de repas au Cameroun, en République centrafricaine, au Gabon, en République du Congo et en République démocratique du Congo. Seuls 42 échantillons, répartis sur 3 des 21 sites de l’étude, se sont avérés positifs au SIV. Ces prélèvements correspondraient seulement à 16 individus.
Ajoutés aux données déjà disponibles sur les relations SIV/VIH, le taux d’infection et la diversité génétique plus faibles du SIV chez les gorilles confirment que ceux-ci ont été contaminés par les chimpanzés. Toutefois, les chercheurs n’excluent pas la possibilité de taux d’infection plus élevés dans d’autres sites investis par les gorilles.
Mais les résultats de cette étude laissent également craindre un risque de contamination pour l’homme car, bien qu’isolés et peu nombreux, les foyers d’infection peuvent constituer une source de transmission à l’homme. De fait, si l’origine exacte du virus du sida et les modes de transmission des grands singes à l’homme n’ont pas encore été prouvés de manière irréfutable, l’hypothèse la plus probable est que ce dernier a été contaminé après l’entrée en contact avec du sang et des tissus contaminés lors de la chasse, du dépeçage et de la préparation de la viande de singe. Or, la déforestation massive et les mouvements de population qu’elle génère, de même que les activités de braconnage, favorisent les contacts hommes/singes. Plus inquiétant encore, l’IRD estime que : « De nouvelles souches virales, entre autres par recombinaison avec les VIH existants, pourraient voir le jour, élargissant l’éventail déjà très étendu des virus du sida qui circulent actuellement ».
Aujourd’hui, trente ans après l’apparition des premiers cas de sida chez l’homme, on estime que la maladie touche près de 33 millions de personnes à travers le monde.
Cécile Cassier - univers nature