Les guinéens sont très en colère contre le président Wade qui en visite à Conackry qu'il allait apporter une aide financière à la Guinée. C'est sans doute la phrase de trop qui a fini de braquer les guinéens contre Wade. En témoigne, cet éditorial du célèbre site aminata.com
La Guinée en colère contre Wade : Dur éditorial de aminata.com
Le mardi 13 Mars, le Président sénégalais, maître Abdoulaye Wade a effectué une visite de travail et d'amitié en Guinée, le premier voyage officiel après sa réélection à la magistrature suprême de son pays. Habitué aux grandes déclarations, Gorgui comme l'appellent affectueusement ses compatriotes, n'a pas failli à sa réputation, en déclarant devant la presse nationale de son pays médusée : "Je vais apporter l'aide financière à la Guinée….."
A Conakry tout comme à Dakar, les opinions publiques des deux pays frères, voisins et amis s'accordent à considérer les propos du plus vieux Chef d'état africain en exercice (80 ans) comme une stratégie déguisée d'évaluation positive de son bilan plus que mitigé à la tête du Sénégal, signifiant aux Sénégalais qu'ils sont heureux et ne se sont pas trompés de porter leur choix sur lui, à l'issue d'un scrutin ouvert, précédé d'une campagne présidentielle au cours de laquelle il n'a cessé de menacer l'opposition, si jamais, celle-ci s'opposait à sa victoire dès le premier.
Dès lors, on est en droit de se demander, si la "victoire" du PDS a été démocratique ou celle de la communication voire de l'intimidation.
Mamadou DIA, ancien Président du Conseil des Ministres de la République du Sénégal, affirme: "Comment peut-on nous faire gober que les Sénégalais ont plébiscité un homme dont le régime a fait reculer la démocratie, le niveau de vie des populations urbaines et rurales, leur sécurité - avec les multiples calamités auxquelles ce pouvoir est resté insensible - un homme qui n'a pour bilan que des pseudo grands travaux, qui ont surtout fait parler d'eux par les scandales financiers qui les accompagnent ? Comment, dans ces conditions, un candidat qui ne réunissait, péniblement, que 30 % des voix en 2000, y compris celles des partisans d'Idrissa Seck, d'Abdoulaye Bathily, d'Amath Dansokho, de Landing Savané, puisse se retrouver, sans elles, et avec le bilan qui est le sien, au-delà de 55 %, avec le seul renfort entre-temps des derniers fidèles de Djibo Kâ (7 % en 2000) et d'autres sans aucune envergure ? Quelle réalité sociologique peut faire que, pour la première fois de l'histoire de l'humanité, un pays qui a élu son président en deux tours de scrutin, l'élise ensuite en un tour, et que ce pays soit le Sénégal
Que peut offrir le Sénégal à la Guinée ?
Aujourd'hui, l'expression la plus manifeste de la misère dans ce pays extrêmement pauvre à l'instar de la Guinée, ce sont des embarcations de fortune au bord desquelles meurent chaque semaine des jeunes Sénégalais à la conquête de l'eldorado européen. Fuyant l'enfer qu'est devenu leur pays, sans emploi, ni espoir, les jeunes diplômés sont réduits au chômage ou exposés à l'aventure ambiguë.
Combien de familles sénégalaises ont elles été endeuillées, choquées, meurtries dans l'âme, devant le spectacle suicidaire de leurs enfants, entassés dans des pirogues, à destination d'Europe ? N'est-ce pas la conséquence de la pauvreté qui frappe durement le Sénégal ? C'est cela aussi le bilan du n° 1 sénégalais.
Par ailleurs, la capitale la plus chère de la CEDEAO que Abdoulaye Wade se targue d'avoir transformé en cité moderne, à cause de quelques travaux çà et là, des coups de pinceaux, de marteau…, globalement, n'a rien changé à l'architecture coloniale qui domine encore la plupart des quartiers, des communes… construits, c'est le lieu de le rappeler, grâce à l'exploitation des ex colonies françaises de l'Afrique de l'Ouest notamment la Guinée. A part les arachides et la mer, le Sénégal vit essentiellement de l'énorme aide internationale.
Au Sénégal, ce pays sahélien, aux sols arides et hostiles à l'agriculture, les marchés dakarois et ceux de l'intérieur sont inondés de produits vivriers guinéens.
Aujourd'hui, les défis auxquels se trouve confronté Gorgui sont énormes : combat pour l'auto-suffisance alimentaire, le dossier casamançais, la lutte contre la corruption, le chômage des jeunes diplômés, l'injustice sociales.
A propos, Mamadou Lamine Loum, ancien Premier Ministre de Abdou Diouf, déclare : "Ces dernières années, l'environnement des affaires a été parasité. L'Etat a renoncé à lutter contre la corruption. Celle-ci est devenue systémique, notamment dans l'attribution des marchés publics. De nombreuses fortunes suspectes ont fleuri. Les corps du délit de la corruption, c'est à dire l'étalage des ressources qu'on tire d'une richesse soudaine, sont exposés au vu et au su de tout le monde".
"On se demande s'il y a encore dans les valeurs des Sénégalais des défenses qui n'ont pas cédé devant tant d'exhibition. Aujourd'hui, au Sénégal, faire de la politique est le moyen le plus sûr de s'enrichir. Et cela me pince le cœur", remarque l'homme d'état.
La Guinée et le Sénégal sont logés à la même enseigne
Pour l'année 2006, le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), sur la base de l'indice de développement humain (IDH), sur un total de 177 pays, classe la Guinée au 160ème rang mondial. Le Sénégal s'empare du 156ème rang. Une situation socio-économique identique pour les deux pays, pourtant, dans un contexte dominé à Conakry par la gabegie, la dérive totalitaire…
En Guinée où, le problème de gouvernance en cours de normalisation explique les difficultés des populations, une petite volonté politique et un laps de temps suffisent à réaliser une des économies les plus prospères de la sous-région ouest-africaine voire d'Afrique.
De tout ce qui précède, la prétention arrogante de maître Abdoulaye Wade parlant d'aide financière, alimentaire… du Sénégal qui en a tant besoin à l'endroit de la Guinée, n'est pas loin d'un début de paranoïa si elle n'est pas déjà avérée chez le Chef de l'Etat sénégalais.
Le Sénégal qui se cherche tout comme la Guinée, n'a pas les moyens de devenir le bailleur de fonds de son riche voisin. Quelle absurdité !
Emprisonnement d'opposants, persécution de journalistes, interdiction de manifestations, délation, menace… sous la Présidence du champion du Sopi, nombreux sont les Sénégalais qui estiment que la démocratie a reculé dans leur pays et s'inquiètent quant à l'avenir politique, devant les agitations successorales qui caractérisent déjà, au lendemain du scrutin présidentiel, la dynastie Wade. Un pays où, ces dernières années, de fil en aiguille, l'Etat policier est en train de supplanter l'Etat démocratique.
qu'en pensez-vous?
pour ma part je me dis que même si les propos de Wade ne leur ont pas plu,c'etait pas pour autant une raison de parler du Sénégal de cette manière.car cela suscite la haine entre nous ,frères Africains.