Dans le sujet de Lyncx sur le trop de pouvoir de femmes nous avions discuté de droits humains.
Je remarque que certains pensent ici que c'est une invention purement occidentale pour dominer les peuples du monde, et leurs imaginaires. Et donc ils ne servent à rien. Certains pensent même que la société est pourrie et dans ce milieu le plus fort gagne.
Je pense qu'il y a confusion entre la Charte de Droits de l'Homme de 1948 et l'ensemble du Corpus de Droits Humains Fondamentaux, en construction. Pour moi les DHF sont une absolue nécessité pour améliorer la condition humaine et pour rendre plus juste la société.
(Pour info, La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est traduite en wolof, et on peut trouver une copie intégral dans sénédiaspora)
On devrait continuer la discussion
Lyncx a dit
Zalzal a dit
Je remarque que certains pensent ici que c'est une invention purement occidentale pour dominer les peuples du monde, et leurs imaginaires. Et donc ils ne servent à rien. Certains pensent même que la société est pourrie et dans ce milieu le plus fort gagne.
Je pense qu'il y a confusion entre la Charte de Droits de l'Homme de 1948 et l'ensemble du Corpus de Droits Humains Fondamentaux, en construction. Pour moi les DHF sont une absolue nécessité pour améliorer la condition humaine et pour rendre plus juste la société.
(Pour info, La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est traduite en wolof, et on peut trouver une copie intégral dans sénédiaspora)
On devrait continuer la discussion
Lyncx a dit
DROITS HUMAINS FONDAMENTAUX. C'est cette terminologie qui nous maintient sous son joug. "Nous" veut dire tous les peuples qui n'ont pas participé à son élaboration, à sa revendication, et dont le modèle social ancestral se voit quelquefois en radicale opposition avec ces principes.
Lorsque le droit aux enfants de vivre épanouis et sans contraintes (travail infantile, exploitation, apprentissage forcé...) fut promulgué, il ne prenait certes aucun compte du fait qu'au fond du Sahara, dans les madrassas ou dans les bicoques du tiers-monde musulman, des enfants devaient apprendre de force le Coran. Il ne prenait pas en compte le fait que dans certains pays, ce sont les enfants qui nourrissaient leurs familles. Il ne prenait pas en compte le fait que le concept d'enfant n'était pas reconnu pareil, et n'était pas pareil outre-Atlantique.
Lorsque le droit à la liberté de confession fut promulgué, il ne s'ancrait que dans la tradition séculaire occidentale, et dans la houleuse relation que cette société noua avec l'Eglise. Aucun compte des contrées au fond du Tibet, où la conscience même d'une autre confession est in-conçue. Aucun compte du fait que des sociétés avaient déjà établi cette liberté religieuse. Aucun compte que le concept de liberté n'était pas perçu pareil, et n'était que relatif suivant la société.
Tout ceci pour te dire que ces DROITS FONDAMENTAUX au sens où nous les entendons ne sont qu'une généralisation, une extension, une propagation, et absolument pas une INSTANCIATION d'une volonté universelle. Dis-moi, doit-on plier les sociétés qui se sont construites sur un modèle social diférent à ces droits fondamentaux "universels"?
Partant, nous arrivons aux droits de la femme, ou à ceux qu'elle devrait avoir. Ces droits seraient, comme tu l'as suggéré, l'achèvement de l'égalité (pour laquelle beaucoup ont donné leur vie). Et voilà le point de discorde: l'EGALITE. Comment veux-tu rendre pareillement égalitaires deux mondes, deux cultures construites différemment, régies différemment, aux significations différentes, et même à l'inconscient collectif différent? De quelle égalité parle-t-on? Celle qui découle des droits fondamentaux cités plus haut? Ou de celle dont l'achèvement est laissé à la discrétion de chaque société? De quel universalisme parle-t-on? L'universalisme totalitaire, ou celui qui laisse libre et EGALE la société qu'elle est censée englober, dans sa manière d'être? Tu viens de dire "L'égalité passe par les droits". Seulement, quelle est la déclinaison sociale de cette égalité?
Les droits de la femme donc. Tu viens de dire que "L'homme et la femme ne sont pas nés avec des rôles. C'est la société dans laquelle ils grandissent que les leur impose". Et je n'ai rien d'autre a ajouter face à la justesse d'une telle phrase. Juste que par le fait que t'aies reconnu que c'est la société qui octroie les rôles, nous sommes d'accord qu'il existe des spécificités sociales dont on ne peut faire fi quand il s'agit d'un discours aussi englobant que celui de l'égalité. Nous ne pouvons avoir en tête un seul référentiel, car ce référentiel, même s'il conduit à des revendications légitimes, restera toujours subjectif. Donc quand nous parlons de droits de la femme, essayons de la dissocier de la déclaration dite "universelle".
Le fait que ces rôles soient donc distribués par la société nous amène à cette question: Existe-t-il une bonne et une mauvaise répartition des rôles, suivant le référentiel social à partir duquel je raisonne? Forcément, car ce référentiel est subjectif. La seconde question sera donc: Sachant ceci, dois-je revendiquer pour cette répartition des rôles inégalitaire une mise en conformité avec ma propre vision de la justice? Hein?
Un passage intéressant est ceci: "Les hommes ont déjà tous les droits.". Deux questions simples: où? et quelles sont les manifestations/formulations de ces droits?
Une dernière chose: On a vraiment l'impression d'une bataille des sexes à te lire. Ce qui est drôle, c'est que des femmes qui sont censées être bénéficiaires de cette lutte, quelquefois, ne comprennent absolument pas la motivation de ceux qui sont censés lutter pour elles. Soit parce qu'elles se plaisent dans leur modèle social, soit leur choix est fait, ou tout simplement leur convictions va à l'encontre de celles de leurs "libérateurs".
Zalzal a dit
Les DH sont en construction. Ils ne se réduisent pas à la Déclaration Universelle des européens et occidentaux vainqueurs des....autres occidentaux en 1947. Le Corpus de DH se construit tous les jours. N'étant pas un spécialiste du fonctionnement du droit international je ne saurais pas les préciser. Mais il me semble qu'ils existent plusieurs Pactes et Protocoles pour les droits économiques, sociaux, culturels, pour l'autodétermination de peuples, les droits à l'alimentation, enfants, clima, etc etc. Tous impulsés par des comités ad hoc onusiens (CNUCED, UNICEF, etc) et approuvés ou en cours par l'assemblée générale des nations unis.
Je crois qu'un pacte c'est quand une majorité d'états l'approuvent et s'engagent à le transposer dans leur droit national. Ce qui parfois n'est pas fait. Et protocole quand pas beaucoup d'états l'ont approuvé. Mais bon, c'est à préciser.
Ajoutons Conventions de Genève sur le droit de la Guerre, TPI, CPI etc etc.
Et aussi, j'allais oublier, les Chartes de DH Africaines pour l'UA, islamiques pour CI, très peu ou mal appliquées, comme les autres.
Ce corpus varié, complexe, aux origines divers, conforme les Droits Humains fondamentaux.
C'est un long processus de négociation, jamais fini, qui reste perfectible, et certes encore soumis aux desseins de puissances dominatrices du conseil de sécurité, et de la pieuvre criminelle et mafieuse constitué par le FMI, la BM, le G7 ou 8, la Fed américaine, la UE, l'OMC et autres semblables.
Ici je crois que l'on peut clarifier un point de discorde.
Pour construire ces droits en évolution constante et toujours améliorés, complétés, et même remis en question depuis 40-50 ans a-t-on "plié les sociétés qui se sont construites sur un modèle social diférent à ces droits fondamentaux "universels"? comme tu dis.
Précision, ils ne s'agit pas d'universaliser des droits fabriqués en occident. Mais de construire de droits humains fondamentaux. (différents de ce que tu appelles droits fondamentaux universels)
Ne sont elles pas, ces sociétés, aussi en train de participer à leur élaboration au sein de l'ONU et d'autres instances internationales ??.
Par ailleurs une société n'est jamais achevée d'être construite, toute société est en constante évolution. Rien n'est immuable. Même pas les DH. Mais les changements parfois sont difficiles à accepter. Ne soyons pas réticents au changement.
Ne sont elles pas, ces sociétés, en train d'évoluer, tout comme les occidentales en font aussi??
Ne s'influencent-t-elles pas mutuellement y compris dans leur référentiels et leurs subjectivismes.??
Autre chose: aujourd'hui nous ne sommes pas dans une opposition Nord Sud. Mais bien dominant/dominé, riche/pauvre, oppresseur/oppressé. Ce sont les détenteurs de capitaux qui ponctionnent les richesses produites par les classes laborieuses pour les accumuler dans les banques, souvent du Nord et dans les paradis fiscaux, qui sont à abolir le plus rapidement possible. En provenance du Sud ces capitaux prennent la forme de dettes, corruptions (corrupteurs/corrompus), profits des multinationales etc etc qui sont transférés au Nord avec l'appui de compradores, satrapes et autres pourritures qui prélèvent leur commission.
C'est dans cette opposition oppresseur/opprimé, dominant/dominé qui s'inscrit le combat pour la libération de la femme,en tant que victime d'une oppression, séculaire et contemporaine. Et nous ne sommes pas dans une guerre de sexes, mais dans un processus de transformation et d'évolution de la Société Humaine, à travers l'émancipation de la femme.
Enfin, dire que l'accès à des besoins humains fondamentaux (alimentation, santé, éducation, eau, assainissement) est au XXI siècle essentiel à toutes les sociétés humaines, quelque soit leurs traditions, histoires, cultures.
Par conséquent le combat pour la libération de la femme,(humain) est plus que nécessaire si nous tous (humains) voulons arrêter les 500.000 (un demi million) de décès de femmes à cause de complications liées à la grossesse.
J'irais plus loin. Ces femmes la ne meurent pas, elles sont assassinées.
(Les enfants qui meurent de la faim, ne meurent pas, ils sont assassinés. Si vous me trouvez extrémiste, lissez sil vous plaît Jean Ziegler.)
Autrement comment expliquer que la plupart de ces "décès" seraient évitables -pourvu que les moyens financières et de santé y soient disponibles et accessibles - si justement ces moyens financières n'étaient pas concentrés dans le mains de quelques milliardaires. Ou serait-ce acceptable de voir mourir des millions de femmes et d'enfants alors que les revenus de 500 individus les plus riches de la planète dépassent les revenus cumulés de 416 millions de personnes les plus pauvres, où arrive la majorité de ces "décès"..... Heinnn..