Cinquième partie
Il se déshabilla et éparpilla ses vêtements comme d’habitude, dans toute sa chambre, observa le désordre avec fierté en tant qu’enfant très gâté, se frotta les cuisses, et ensuite il se dirigea dans sa salle de bain et plongea dans sa baignoire déjà tiède.
C’était un de ses moments préférés de la journée, il savourait sa riche et délicieuse vie…
-Mr ndiaye Mr ndiaye !!!
-Quoi ? Qui ose ? répliqua El hadj qui s’était redressé de tout son corps.
-Entrez dit-il enfin, en noua sa serviette autour de sa taille et revenant dans sa chambre.
La domestique pénétra dans la pièce en baissant la tête, et les bras noués.
-Ne me dis pas que tu m’as appelé pour rien ? Parles! dit El hadj
-Votre père souhaite s’entretenir avec vous monsieur, il vous attend dans son bureau lança t’elle en s’éloignant.
-Minute papillon, on dirait que tu as vu un démon dit El hadj en s’emparant d’elle
-El hadj j’ai à te parler c’est très…
-Ca suffit ! Coupa t’il sèchement, je te ferais signe pour que tu me rejoignes ici, vas y maintenant !
C’est avec précaution qu’Elhadj frappa à la porte du bureau de son père, il prend soin de refaire sa cravate, et savait que son père était exigeant sur la tenue vestimentaire.
-Entres mon fils dit Mr ndiaye
-Tu voulais me parler papa ?
Le père avança jusqu'à sa hauteur, le regarda, et lui lança une gifle si violente qu’il tomba de tout son long par terre, il se releva et regarda son père avec terreur, qui celui-ci restait toujours aussi calme.
-El hadj, est ce que tu as une fois manqué de quelque chose ?
-Non père, répondit-il doucement en baissant les yeux
-Alors tu me prends pour un imbécile ?
-Aucunement père ! Pourquoi cela ? dit Elhadj avec fureur
-Tu ne mérites aucunement ce que je t’ai donné pauvre imbécile ! Tu es allé te rabaisser en enceintant une fille aussi pauvre de classe sociale que de moralité, et tu n’as aucun scrupule mon garçon ! dit Mr ndiaye
-Père, cette histoire je l’ai réglé et…
Son père lui asséna un coup de poing digne d’un lutteur, et cette fois ci on remarqua une bosse qui pointait l’horizon
-Père excusez moi, lança Elhadj en s’agenouillant devant son père.
-Relève toi, et sois digne, je pense que tu as compris, mais je ne veux plus de cela chez moi, cette fille semble avoir comprit en tout cas…
La prochaine fois, rien ne se passera aussi facilement mon garçon, sors d’ici maintenant.
En s’éloignant du bureau de son père, El hadj se remémora les dernière paroles de son père « un problème s’enterre toujours par la force de l’intelligence », il médite.
-Tu sors de cette maison ! Lança pa demba
-Mais papa écoute moi ! répliqua mata en larmes
-Je n’ai rien à te dire voyons, tu t’es vendue et vous me l’avez caché, toi et ton foutu docteur, maintenant fiches le camp de chez moi !
-T u vois demba, je te l’avais dit cette fille ne vaut rien dit mère Astou
-Maman comment as-tu pu ? dit mata à sa marâtre (ainsi l’appelait-elle par politesse)
-ta maman est morte jeune fille, laisse moi vivre en paix voyons ! répondit la dame avec un sourire aux lèvres
Mata alla préparer ses valises, pour s’en aller, elle savait que son père était sérieux et risquait de la maltraiter.
-Rien ne bouge d’ici dit pa demba, je t’ai tout donné tu n’a rien vas t’en !
Elle se précipita dehors en larmes, sans défense, et complètement déboussolée, elle avait maintenant comprit son cauchemar de la fois passée.
La nuit tombait, et elle n’avait nulle part où aller, c’était désolant, elle se sentait soudain trop vulnérable, elle prit sa décision.
-Entres, dit Ibou, qu’est ce qui se passe mata ?
-Comme tu vois, je suis seule, mon père m’a chassé et…
Elle tomba par terre, en larmes, le spectacle était désolant pour Ibou, il l’a prit dans ses bras et l’amena dans sa chambre se coucher.
Le lendemain mata se réveilla et constata, de par ses maux de tête, qu’elle avait pleuré toute la nuit.
Elle pénétra dans le salon et vit un bouquet de fleur où pendait une carte, elle déplia celle-ci et lit « tu es chez toi ma chérie » signé Ibou.
Depuis, mata s’occupait de la maison en continuant ses études où elle brillait davantage de jour en jour, elle commençait à aimer Ibou, ils s’entendaient bien, Ibou l’aidait dans tous les domaines…
-Quoi ? Tu es folle ? Cria El hadj
-Non ! Juste par amour pour toi, rétorqua la domestique de Elhadj, qui se nommait aida
-Tu as avorté juste pour moi ? Eh ben! Elhadj semblait consterné, il n’a jamais soupçonné aida d’une telle sincérité malgré son jeune âge.
-Je te remercie de ta cohérence, et je vois que tu as tout compris.
Il se dirigea vers son coffre et y retira une liasse de billets de banque et la lui tendit.
-Tiens, c’est pour toi dit-il vas y maintenant, je dois me reposer
Tandis qu’elle s’éloigna, il l’interpella à nouveau et lui murmura à l’oreille « n’oublie pas que cette histoire reste entre nous… »
-J’ai bien compris monsieur.
Trois années passées
Mata était maintenant à l’université de Montpellier 1 en première année de droit, elle avait réussi son bac avec une mention « très bien » et toutes les démarches administratives avaient marché, elle se retrouve pour la première fois sereine et prête à se battre.
Ibou a tout fait pour lui obtenir son visa, et il lui a tout préparé pour son arrivée, elle ne devait pas le décevoir.
A son retour au pays, mata avait brillamment réussi son année, elle est accueillie par Elhadj à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, cependant, elle lui remarqua une mine un peu particulière qu’à l’accoutumée…
Dernière édition par FashionClean le 2010-02-07, 10:27, édité 1 fois