khaf, poulo on compatit
La santé est un droit humain fondamentale. Sur tout la santé reproductive. Les soins obstétriques devraient être une priorité absolue. L'État doit investir massivement en infrastructures et formation dans la santé.
http://www.africatime.com/Senegal/nouvelle.asp?no_nouvelle=471165&no_categorie=
Journée internationale de la sage-femme: Bientôt un ordre pour les sages-femmes du Sénégal
(Walfadjiri 27/07/2009)
L’annonce a été faite samedi, à Thiès, par leur présidente, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la sage-femme: il y aura bientôt au Sénégal un ordre des sages-femmes.
‘Nous tendons vers la création de l’ordre des sages-femmes à l’instar des pharmaciens et des architectes’. L’annonce a été faite samedi, à Thiès, par Marième Fall, présidente de l’Association nationale des sages-femmes, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la sage-femme.
Une rencontre qui a eu pour cadre l’auditorium de l’Ecole polytechnique de Thiès. Pour la présidente de l’association, la création de cet ordre est pour bientôt puisque le dossier est déjà ficelé et va passer à l’Assemblée nationale. Il s’agira, selon elle, d’un cadre apte à sécuriser la pratique de la sage-femme surtout contre toutes celles qui, usant de la blouse blanche, se prévalent de la corporation avec tous les désagréments que comporte cette usurpation de fonction.
Car, précise-t-elle, toutes les femmes qui portent des blouses blanches ne sont pas des sages-femmes. ‘L’existence d’un tel ordre devra permettre un recrutement sélectif basé sur le savoir être.
Parce qu’en dehors du savoir et du savoir-faire, le savoir être revêt une importance capitale dans la pratique de la sage-femme’, précise Marième Fall qui a profité de l’occasion pour fustiger l’attitude irresponsable de certaines de ses consœurs qui délèguent leurs tâches à des matrones ou des agents de santé communautaire.
La commémoration de la journée de la sage-femme sera aussi l’occasion pour les professionnelles de la corporation de se pencher sur les obstacles qui se dressent à une bonne pratique de leur profession. Parmi ces obstacles figure en bonne place l’insuffisance du personnel.
Révélation des concernées : le taux de couverture nationale en sages-femmes est très en dessous des normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé. ‘A Dakar où on pense qu’il y a assez de sages-femmes, le taux de couverture est d’une sage-femme pour deux mille femmes en état de reproduction alors que l’Oms préconise une sage-femme pour cinq cents femmes’.
Pour dire, poursuit la présidente de l’association, tout le chemin qu’il reste à parcourir pour assurer une couverture nationale correcte. Surtout quand on sait qu’il ne doit pas y avoir une santé pour les urbains et une autre pour les ruraux.
Il s’y ajoute que, souligne Marième Fall, l’Etat n’a pas recruté depuis 2005, malgré cette insuffisance en personnel, puisqu’il n’y a mille quatre cent vingt-six sages-femmes sur l’ensemble du territoire national. La volonté exprimée, il y a deux ans, de recruter quelque trois mille sages-femmes reste encore au stade de vœux pieux.
Une autre difficulté soulevée lors de cette journée est relative à la formation avec la floraison d’écoles de formation. Ainsi, bien que la création de ces écoles soit à saluer, il n’en demeure pas moins, selon les sages-femmes, qu’il faut penser à des ratios acceptables, surtout quand on sait que le nombre de structures qui doivent accueillir en stage pratique ces sages-femmes en formation est insuffisant.
Ainsi, il s’est agi, tout au long de la journée, pour ces professionnelles de la santé de la reproduction, de revisiter leur profession, d’en identifier les obstacles et de rechercher les solutions pour une meilleure pratique.
D’où le thème retenu cette année : ‘La pratique de la sage-femme, un défi mondial pour l’atteinte des objectifs du millénaire’, mais aussi le choix de décentraliser pour une première fois l’organisation de cette journée. Lequel choix traduit, selon Marième Fall, la volonté d’un redéploiement du personnel jusque dans les zones les plus reculées pour une meilleure couverture, mais aussi pour mieux assurer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
‘Il faudrait qu’on accepte d’aller en milieu rural où les femmes souffrent d’analphabétisme, de pauvreté et d’insuffisance en matière d’informations sanitaires si tant est notre commune volonté d’assurer à nos sœurs une couverture efficiente et efficace en soins de sage-femme’, soutient la présidente de l’Association des sages-femmes du Sénégal.
Sidy DIENG
Copyright Walfadjiri