COMMENTAIRE : Coupures d’électricité, inondations, insécurité Le Sénégal au bord de la révolte
Article Par SERIGNE SALIOU SAMB ,
Paru le Mardi 1 Sep 2009
Jamais depuis l’avènement de l’alternance, le 19 mars 2000, le pays n’a été si près de la révolte (ou de la révolution). Déjà éprouvées par une crise économique qui a eu pour conséquence l’effondrement de la classe moyenne et même des nouveaux riches, les populations sont désabusées et meurtries par les coupures intempestives d’électricité. Et c’est comme qui dirait que la Sénélec a fini par prendre en otage les entreprises et les ménages. Alors que sa prestation est nulle, au moment où ses factures flambent. Outre un manque à gagner inestimable qu’elle engendre pour l’économie nationale, la boîte dirigée par le ministère du très impopulaire Samuel Sarr, qui se la coule douce actuellement en Europe, a contribué à augmenter l’insécurité à Dakar et à l’intérieur du pays. Avec, à la clef, des meurtres abominables signalés chaque jour, sans que cela n’émeuve nos gouvernants qui, pour la d’entre eux, ont des groupes électrogènes chez eux et vivent sous l’aile protectrice d’anges gardiens recrutés et grassement payés. Pouvait-il en être autrement pour ces autorités qui ont des villas high-standing, des enfants à l’étranger vivant aux frais du contribuable sénégalais et des comptes bancaires bien remplis ? Question nullement inopportune au moment où les habitants de la banlieue dakaroise et de certaines localités de l’intérieur du pays pataugent dans les eaux de pluie. A leurs risques et périls, ils côtoient quotidiennement les maladies, les risques de noyade et d’électrocution. Leur désarroi est d’autant plus grand qu’ils n’ont pas où aller, face au coût du loyer devenu très prohibitif ces temps-ci. La montée d’adrénaline chez les populations est telle que, la moindre étincelle pourrait allumer un brasier aux conséquences incalculables. Une éventualité que les renseignements généraux prennent très au sérieux. Eux qui, selon des sources dignes de fois avaient informé le pouvoir depuis plusieurs mois, sur l’existence d’une bombe à retardement qui a trois têtes : Sénélec, inondations et crise économique. Mais apparemment, comme d’habitude, l’Etat, vautré dans son incurie et aveuglé par les œillères qu’il porte, n’a rien vu venir. Résultat, il doit gérer une révolte. Le président de la République qui rentre de vacances la semaine prochaine est averti. De sa capacité à faire face à ces crises multiformes, dépendent en grande partie la survie de son régime et partant ses ambitions, à l’horizon 2012.