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TOUBA, MÈRE DES BATAILLES PAR SALIOU GUÈYE DE SENEPLUS
TOUBA, MÈRE DES BATAILLES PAR SALIOU GUÈYE DE SENEPLUS
TOUBA, MÈRE DES BATAILLES PAR SALIOU GUÈYE DE SENEPLUS
Posted by: allodakar in ACTUALITÉS 11 décembre 2014 0
Si la capitale du mouridisme ne fait pas gagner une Présidentielle, elle peut peser lourd dans un éventuel second tour. Et au Sénégal, le second tour est synonyme de perte du pouvoir pour le président sortant
La semaine dernière, on a noté un chassé-croisé incessant entre les politiciens dans la capitale du mouridisme surtout entre le président de la République et son prédécesseur. Ils ont fait la valse dans la cour du khalife des mourides. La raison de cette effervescence, le Magal de Touba et ses retombées politiques. L’onction et la bénédiction de Touba sont nécessaires pour tous ces politiciens qui aspirent à la présidence de la République ou qui veulent s’y maintenir.
Touba est connu aujourd’hui pour être le grenier électoral ou le mur des Lamentations de nos politiciens. Macky Sall s’y est rendu pendant deux jours (jeudi 4 et vendredi 5 novembre) pour effectuer son pèlerinage du Magal et en même temps chercher des points électoraux dans la capitale du mouridisme.
Accueil populaire factice…
On sait que depuis son accession à la présidentielle en mars 2012, Macky Sall peine à rentrer dans les bonnes grâces de Touba, même s’il était accueilli par une foule monstre sur ordre califal. Nonobstant les signes de bonne volonté affichés par le Président, notamment la construction d’une nouvelle autoroute Thiès/Touba, ce n’est pas encore le grand amour entre le palais et Touba.
D’ailleurs lors de certaines visites de Macky chez le khalife, certains inconditionnels de Karim Wade n’hésitaient pas à le huer pour le perturber. Et c’est agacé par une l’effronterie de certains talibés que Serigne Sidi Mokhtar a enjoint ces derniers de ne plus recommencer ces outrances qui ternissent l’image même de la discipline légendaire des mourides. Et c’est dans ce contexte lourd de tensions comprimées et étouffées que le chef de l’Etat a regagné jeudi dernier Touba sous une ferveur populaire.
À peine a-t-il terminé sa visite que le Président Abdoulaye Wade s’est rendu lui aussi le lendemain à Touba pour effectuer son pèlerinage. Au décompte populaire, Abdoulaye Wade a damé le pion à son successeur puisque la population de Touba qui l’a accueilli est sortie spontanément sans édit califal.
…contre accueil populaire spontané
C’est donc dire que la popularité de Wade dans la contrée mouride reste intacte, si elle ne s’est pas accrue. Et cela pose le débat sur les rapports difficultueux entre Touba et Macky. Pourquoi ce dernier ne parvient-il pas à gagner le cœur des mourides malgré les nombreuses opérations de séduction et les actes posés en faveur de Touba ?
Les premières mesures prises par Macky Sall à l’entame de son magistère contre certains dignitaires mourides ont été perçues comme un casus belli contre la communauté mouride. Il s’agit de la récupération des véhicules que Wade avait mis à leur disposition, des passeports diplomatiques et la fermeture des robinets pécuniaires alimentés par les fonds politiques du Palais.
Il est de notoriété publique que Wade et son fils Karim faisaient montre d’une générosité extrême à l’endroit des familles maraboutiques de Touba. Et c’est ce qui lui a valu son amitié avec beaucoup de marabouts mourides dont Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du khalife des mourides.
Mouridité douteuse de Macky
Jamais les Wade ne lésinaient sur les fonds politiques pour s’attacher les faveurs de plusieurs dignitaires mourides. Le plus de Wade par rapport à Macky, c’est qu’il n’a jamais hésité à montrer ostensiblement sa «mouridité» même si cela dérange d’autres confréries et fait frémir certains équilibres. D’ailleurs il avait rompu cette tradition qui consiste pour le chef de l’Etat à prier les jours de l’Aïd à la grande mosquée. À chaque Korité ou Tabaski, il se rendait à Niary Taly ou Massalikoul Jinane pour prier avec beaucoup de ses ministres. Et en dépit de certaines réactions protestataires, Wade avait préféré Cerf-volant à Triangle sud.
Tel n’est pas le cas avec l’actuel président de la République qui, malgré son acte d’allégeance à la famille de Serigne Mbacké Sokhna Lô, entretient un doute sur sa profonde «mouridité». D’ailleurs, certains mourides n’hésitent pas à dire que Macky est à l’image du président de l’Assemblée nationale qui a un bonnet dans chaque confrérie.
Abdoulaye Wade n’a pas hésité à extorquer les terres d’autrui pour les léguer aux mourides pour qu’ils y construisent Massalikoul Jinane qui sera le lieu de convergence de tous les fidèles mourides. Il est allé jusqu’à dire publiquement qu’il est mouride et qu’il n’hésitera pas à privilégier sa confrérie en cas de besoin.
Ces actes posés par Abdoulaye Wade, qui tranchent avec le principe d’égalité et d’équilibre en République, lui ont valu la loyauté de Touba, même jusqu’à aujourd’hui dans l’opposition. Les élections présidentielle et législatives ont montré que le cordon ombilical qui lie Bambey, Diourbel, Mbacké et Touba à Wade demeure plus que jamais solide.
Les locales où il n’y a qu’une élection univoque avec la liste du pouvoir ont montré avec la flopée de bulletins que le patron du Sopi demeure incontestablement le maître politique absolu de la contrée du mouridisme.
Il se susurre même que dans la traque des biens mal acquis, certaines pistes mènent vers Touba où certains marabouts ont servi de prête-noms à beaucoup de libéraux qui se sont enrichis illicitement sous le magistère de Wade.
Karim Wade qui sait ce que l’argent représente dans la bataille politique a fini par se constituer une certaine base dans le milieu mouride. Ce n’est pas pour rien qu’on trouve dans les mouvements qui réclament la libération de Karim plusieurs jeunes marabouts mourides dont la plupart ont bénéficié de ses largesses et libéralités. Macky qui n’a pas su casser sa tirelire pour hameçonner ces marabouts pro-Wade se heurte à cette équation de Touba.
Les berndel (mets) envoyés par Serigne Sidi Mokhtar à Karim Wade embastillé actuellement à Rebeuss est un acte fort qui montre que la famille Wade a toujours la cote dans le milieu mouride. À cela s’ajoute la magnificence par le khalife des actions accomplies par Wade pour la capitale du mouridisme lors de sa visite du 6 novembre dernier.
Aujourd’hui, le challenge de Macky d’ici à 2017, c’est de faire basculer l’essentiel des 500 mille électeurs de la région de Diourbel, plus particulièrement ceux de Touba, dans sa sébile électorale. Mais pour cela, il lui faut des missi dominici, des hommes-liges influents à l’image d’un Madické Niang, au service de Wade, et se séparer des hâbleurs comme Moustapha Cissé Lô, devenu ennemi juré des marabouts de Touba.
Sans quoi, même si la capitale du mouridisme, à elle seule, ne fait pas gagner une élection, elle peut peser lourd dans un éventuel second tour. Et au Sénégal, le second tour est synonyme de perte du pouvoir pour le président sortant.
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