[MAMAN] Mes souvenirs

Bonjour tout le monde !

Aujourd'hui, Saad El Ghamidi a ouvert une page de ma vie que j'avais au fond de moi
Euhh, bon je precise, au fait, je suis quelqu'un de très complexe . Disons je cache très bien mes souvenirs. Je n'écris jamais, je n'ai jamais tenu un journal mais quand j'ai envie de marquer quelque chose de ma vie, je le confie au temps, à la mélodie, aux timbres de voies des chanteurs, à un évènement etc .... Par exemple, mes souvenirs des années 1999, je l'ai confié à la voie de Secka (du royal bande de Thiès), celle de 2007, je l'ai confié à Edgar yonkeu, celle de 2009, à la voie sublime de Patience Dabany, celle de mes 8-11 ans, à une voie similaire à celle de Saad El Ghamidi.
Aujourd'hui, j'ai écouté cette voie de Saad, et le livre s'est ouvert : c'était des souvenirs sur ma MAMAN.
Elle avait l'habitude, pendant sa pause de 12h, de revenir à la maison. Après le déjeuner, elle fessait une petite sieste, mais elle avait toujours sa radio à coté d'elle. Les vendredis, c'était le jour où on écoutait que le coran; Une voie berceuse gagnait la maison, pendant sa sieste, maman nous invitait pour un moment d'intimité. Elle demandait qu'on prenne l'éventail et qu'on prenne soin d'elle quand il fessait chaud. Et là, elle écoutait nos délires de gamins jusqu'à dormir. Mais à chaque fois qu'elle se rendait compte du silence, elle coupait son sommeil et nous posait une question pour nous relancer. Et on reprenait à lui parler jusqu'à l'heure de la prière, et là on la réveillait; J'appreciez énormement ces moments avec ma mère ...... Ce sont les rares moments qu'elle avait pour passer du temps avec nous... Quand elle revenait de ses séminaires, elle passait la nuit avec nous jusqu'à très tard, tous sur ses jambes. Le lit qui était prépare par mes sœurs pour que ma mère s'y repose, était envahi par les gamins que nous étions. Elle restait sur le tapis, nous sur le lit à lui rendre compte des détails de nos vies. Quand le silence s'installait, elle réveillait mes grandes sœurs pour qu'elles préparent nos lits. Après seulement, elle allait faire quelques prières avant de se coucher. Le travail avait éloigné baay(papa) de cet endroit; on le voyait tous les week end et quelques fois une bonne partie des vacances scolaires.Mais aujourd'hui n'est pas le jour de Baay

Je me rappelle de certains évènements que j'ai vécu avec ma mère, des évènements très marquants puisque ..... si je vous dit que je me rappelle de la tristesse de ma manière quand elle me voyais souffrir de la circoncision : j'avais deux ans à l'époque. Mais quand je le dis, les gens ne me croient pas. J'ai également un souvenir singulier : j'étais malade, ma mère était affectée à l'époque à Potou, je devais avoir 5 ans, et la maladie s'était aggravée. J'ai le souvenir même du voyage qu'on a fait ensemble jusqu'à l'hôpital de Louga, ma tête sur sa poitrine, ses inquiétude du moments, sa crainte et sa pitié de voir son fils souffrir autant de cette maladie. Je vomissait tout au long du trajet et je ressenti l'amour de ma mère, son amour me réchauffait plus que ce drap avec lequel elle m'avait couvert pour réduire mes excès de fièvre. Cette voie de Saad avait ouvert ce tunnel, pointant vers des souvenirs qui étaient en rapport avec les quelques moments d'intimité que j'ai eu avec maman jusqu'à mes 11 ans.
Après cette date, ce sont d'autres souvenirs qui cette fois plus douloureuse des deux cotés, qui ont ponctués ma vie. Le ressenti est tellement puissant, tellement fort, que je n'ai eu qu'une seule envie : entendre la voie de ma mère.
En 2005 j'étais parti en vacance au senegal, et le jour de mon retour, ma mère a pris tout ce qu'elle avait comme argent à la maison, et me l'a donné. J'ai pleuré comme un enfant et j'ai refusé de prendre l'argent. Ce geste me rappelait trop de souvenirs de ma jeunesse, quand je devais les quitter à nouveau pour le chemin de la vie. Depuis mes 11ans jusqu'à ce jour, je n'ai pas passé plus de 4 mois par an avec elle, ni avec mon père, ni avec toute ma famille ... depuis je voyage, au rythme de la vie, mais profondément croyante, elle avait l'habitude de me dire qu'elle m'avait confié à Allah. J'attends ce jour où Allah me ramènera au coté de ma mère, pour enfin revivre ces moment que j'ai perdu, mais que le Temps me restitue de temps en temps.
Ce fut une journée triste et remplie d'émotions pour moi. Mais ce qui est encore génial, c'est que j'ai confié tout le ressenti de ce jour à la voie réelle de Saad El Ghamidi cette fois. Plus je les re-vi, plus mes souvenirs se nourrissent et ça me permet de ne jamais oublier.
Quand on me verra encore répéter une chanson en boucle, qu'on me laisse confier tranquillement mes ressentis du moment . Aujourd'hui, j'ai voulu l'écrire pour tester l'écriture mais je vous assure qu'elle ne vaut pas le cinquième de la confidence que j'ai toujours connu. Il y avait toujours, dans mes confidences, ce sentiment que la vie me le ressortira un jour, un jour heureux, et la confidence devenait un plaisir parce que je savais que le temps que j'étais entrain de passer, aller passer : J'en avais la certitude et ça apaisait ma solitude du moment Maman a meublé ma journée d'aujourd'hui et je lui en remercie.
Ces souvenirs conduisent ma vie, me parlent souvent; et j'en possède énormément sur chaque membre de ma famille.

Et vous ? vos souvenirs avec votre(vos) mère(s) ?

Oh, Diom Lerabe, ne me fais pas ouvrir la boîte des souvenirs.
Oh, ma mère adorée, elle est maintenant dans l'espace infini, dans chaque centimètre de mon être, dans chaque prière nocturne.
Merci pour ton récit, merci pour partager tes souvenirs

merci merci pour ce beau récit. très émouvant
je reviendrais plus tard raconter mes souvenirs d'enfance

Beau récit

waaaw!t'es fort diom!Reste degueur mon pot!saches que ta maman est toujours prés de toi! VIVE LES MAMANS!

Ma mère était la fille unique avec 9 frères. Ses parents l'ont élevée comme une demoiselle avec une éducation exquise, dans un lycée français de la capitale. Heureusement pour elle, ses 6 enfants ont hérité une partie de cette éducation basée sur le respect vers les autres. Seulement la cadette (moi) a déraillée un peu de tout celui qu'elle avait désiré pour moi.

Maman, vous souvenez-vous de cette fois-là que je ne voulais pas prendre ce purgatif de goût dégoûtant ? Je pris ma tirelire et je vous dis que je vous offrais toutes mes économies pourvu que vous vous oubliât de ce sacré purgatif. Vous ne me dîtes jamais quelle fut votre pensée par rapport à cette proposition qui venait de tel gamine, mais je sus par d'autres personnes que vous presque mourûtes du rire ce jour-là et que vous eûtes à faire un vrai effort pour m'obliger à prendre cette cochonnerie.

Aujourd'hui, maman, aujourd'hui je suis toujours la même, je n'ai pas changé dans ce sens, je préfère mourir avant que prendre ces cochonneries, et maintenant, la seule chose que je pourrais vous offrir serait une hypothèque et quelques crèmes de beauté, certes, des crèmes très chères

ohlala c vraiment emouvant sow j'en ai les larmes
kine ton récit est magnifique aussi que de souvenirs...

Merci Yéri

Ma mère avait un grain de beauté bleu dans l'avant-bras, près du coude. Nous habitions dans un village où il y avait eu beaucoup d'affrontements sanglants entre les deux partis politiques majoritaires du pays (avant ma naissance, quand ma mère était petite). Un jour nous étions en regardant par une des fenêtres de notre grande bâtisse et je remarquai à son grain de beauté et avec la curiosité typique des enfants je demandai pourquoi elle avait ce grain de beauté. Elle répondit que ce grain de beauté n'était pas un grain de beauté, que cela était une balle perdue qu'elle avait reçu un jour qu'elle s'était mise dans la même fenêtre. Ne voyez pas quel grand saut j'ai donné et comment je me suis éloignée en courant de la fenêtre. Ah! ma mère, quelle grande femme elle était et comment elle a abusé de mon naïveté