Le Goncourt à Marie Ndiaye, le Renaudot à Frédéric Beigbeder
02.11.09 | 15h40
PARIS (Reuters) - Le prix Goncourt 2009 a récompensé la romancière franco-sénégalaise Marie Ndiaye pour "Trois femmes puissantes", déjà un succès de librairie sur les destins croisés de trois femmes, entre France et Sénégal.
Les jurés du prix littéraire le plus prestigieux de France n'avaient pas mis une femme à l'honneur depuis Paule Constant, en 1998, pour "Confidence pour confidence".
C'est en outre la 36e fois que les éditions Gallimard remportent le Goncourt depuis sa création en 1903. Le roman de Marie Ndiaye, 42 ans, a déjà été tiré à 140.000 exemplaires après dix réimpressions.
Favorite de l'édition 2009, la romancière a remporté le prix dès le premier tour de scrutin par cinq voix contre deux à Jean-Philippe Toussaint pour "La vérité sur Marie" et une à Delphine de Vigan pour "Les heures souterraines".
"Ça me fait très plaisir et je suis très contente aussi d'être une femme qui reçoit le prix Goncourt", a dit Marie Ndiaye aux journalistes.
Pour expliquer ce succès, elle a évoqué "un mélange d'histoires qui touchent et d'écriture" et estimé que ce prix ne changerait rien de fondamental, même si elle "ne boude absolument pas ce plaisir-là".
"Trois femmes puissantes" évoque les destinées de Norah, Fanta et Khady dans leur combat pour la dignité.
BEIGBEDER PLÉBISCITÉ
Née en 1967 dans le Loiret d'un père sénégalais, qui quittera la France alors qu'elle n'avait qu'un an, et d'une mère française, Marie Ndiaye a passé son enfance dans la banlieue parisienne où elle a commencé à écrire à l'âge de 12 ans.
Elle est repérée par Jérôme Lindon, fondateur des Éditions de Minuit, alors qu'elle est élève de terminale et publie en 1985 son premier roman, "Quant au riche avenir".
Elle cessera ensuite ses études pour se consacrer à l'écriture. Marié à l'écrivain Jean-Yves Cendrey, elle réside aujourd'hui à Berlin avec ses trois enfants.
Face à la discrète Marie NDiaye, le prix Renaudot a récompensé le trublion germanopratin Frédéric Beigbeder, 44 ans.
Après avoir reçu le prix Interallié en 2003 pour "Window on the World", l'auteur du best-seller "99 francs" (2000) est distingué pour "Un roman français" (Grasset), un récit autobiographique dans lequel il narre son enfance béarnaise, loin des nuits parisiennes et des excès de la jet-set qu'il aimait à peindre et à goûter.
"C'est très agréable. Je suis quelqu'un qui n'a pas confiance en lui et je prends ça comme un encouragement, comme une réaction aimable de la part de personnes intelligentes", a dit Frédéric Beigbeder aux journalistes.
"Ça m'encourage à être plus honnête et peut-être à mettre moins de filles nues et de claquettes dans mes livres, puisque là, c'est un livre très simple", a-t-il ajouté.
Sophie Louet et Jean-Baptiste Vey, édité par Gilles Trequesser