« Le compte à rebours a commencé, le temps est venu de vaincre le paludisme », s’est exclamé Awa Marie Coll-Seck, directrice exécutive du collectif Roll Back Malaria (RBM) peu avant la journée de mobilisation mondiale du 25 avril. L’ancienne ministre sénégalaise de la Santé en est convaincue : le monde a enfin pris conscience de la gravité de ce fléau, qui touche 109 pays (dont 50 en Afrique, 37 en Asie et 22 en Amérique latine).
Maladie tropicale transmise par des moustiques femelles, le paludisme infecte chaque année entre 350 et 500 millions de personnes et en tue près de 1 million, dont 90 % en Afrique subsaharienne. S’il n’est pas mortel pour les adultes dont le système immunitaire est aguerri, il est souvent fatal aux personnes fragiles, notamment aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes.
Pourtant, des moyens de prévention et des médicaments adaptés aux différentes souches de paludisme existent. Mais, jusqu’en 2000, la volonté politique faisait défaut. Banalisée, l’infection était traitée à la légère, avec des antipyrétiques classiques, voire avec des médicaments d’origine douteuse vendus à même le trottoir. Il a fallu attendre la mobilisation mondiale au sein de RBM, à la fin de 1998, et les premières évaluations des pertes financières dues à l’absentéisme au travail et aux dépenses de santé (1 milliard de dollars par mois rien qu’en Afrique) pour voir se dessiner un premier plan d’action, en 2000-2010.
Couverture universelle
À huit mois de son échéance, RBM a dressé le bilan des progrès réalisés et des défis à relever pour faire bénéficier les populations qui vivent dans les zones à risque de la « couverture universelle » : un accès à la prévention et aux soins pour tous.
Sur les 109 pays touchés, une trentaine seulement atteindront cet objectif cette année. L’aide internationale consacrée à cette maladie a pourtant quintuplé, passant de 300 millions de dollars en 2003 à 1,7 milliard en 2009. « Pour atteindre la couverture universelle d’ici à la fin de 2010, nous avons besoin de 6,2 milliards de dollars », rappelle Coll-Seck.
La production mondiale de moustiquaires imprégnées d’insecticide a elle aussi quintuplé (de 30 millions en 2003 à 150 millions en 2009), mais reste insuffisante. Grâce aux dons extérieurs, l’Afrique en a reçu plus de 200 millions en trois ans (2007-2009). Il lui en faudrait 150 millions de plus d’ici à la fin de 2010, dont 70 millions pour le Nigeria, pays le plus peuplé du continent.
Afin de compléter la prévention, les pays ont aussi besoin d’insecticides longue durée pour pulvériser les murs des maisons. À ce jour, 25 millions d’habitations ont été traitées en Afrique : c’est dix fois moins que ce qui serait nécessaire.
Pour RBM, la lutte contre le paludisme doit devenir partout une priorité nationale. Car si plusieurs pays sont en net progrès (Éthiopie, Sénégal, Zambie), d’autres restent à la traîne (Angola, Guinée, Mali et Niger). Conscients de l’ampleur du problème, des chefs d’État africains ont créé, en septembre 2009, une alliance antimalaria (voir www.alma2015.org). Pour gagner la bataille, ils devront notamment mettre le prix des ACT – combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine – à la portée de tous. Un défi que RBM s’est engagé à relever en obtenant de nouvelles subventions de la part de ses partenaires et en encourageant les tests et les travaux de recherche. Objectif : mettre au point un vaccin d’ici à cinq ans.
jeune afrique.com
Maladie tropicale transmise par des moustiques femelles, le paludisme infecte chaque année entre 350 et 500 millions de personnes et en tue près de 1 million, dont 90 % en Afrique subsaharienne. S’il n’est pas mortel pour les adultes dont le système immunitaire est aguerri, il est souvent fatal aux personnes fragiles, notamment aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes.
Pourtant, des moyens de prévention et des médicaments adaptés aux différentes souches de paludisme existent. Mais, jusqu’en 2000, la volonté politique faisait défaut. Banalisée, l’infection était traitée à la légère, avec des antipyrétiques classiques, voire avec des médicaments d’origine douteuse vendus à même le trottoir. Il a fallu attendre la mobilisation mondiale au sein de RBM, à la fin de 1998, et les premières évaluations des pertes financières dues à l’absentéisme au travail et aux dépenses de santé (1 milliard de dollars par mois rien qu’en Afrique) pour voir se dessiner un premier plan d’action, en 2000-2010.
Couverture universelle
À huit mois de son échéance, RBM a dressé le bilan des progrès réalisés et des défis à relever pour faire bénéficier les populations qui vivent dans les zones à risque de la « couverture universelle » : un accès à la prévention et aux soins pour tous.
Sur les 109 pays touchés, une trentaine seulement atteindront cet objectif cette année. L’aide internationale consacrée à cette maladie a pourtant quintuplé, passant de 300 millions de dollars en 2003 à 1,7 milliard en 2009. « Pour atteindre la couverture universelle d’ici à la fin de 2010, nous avons besoin de 6,2 milliards de dollars », rappelle Coll-Seck.
La production mondiale de moustiquaires imprégnées d’insecticide a elle aussi quintuplé (de 30 millions en 2003 à 150 millions en 2009), mais reste insuffisante. Grâce aux dons extérieurs, l’Afrique en a reçu plus de 200 millions en trois ans (2007-2009). Il lui en faudrait 150 millions de plus d’ici à la fin de 2010, dont 70 millions pour le Nigeria, pays le plus peuplé du continent.
Afin de compléter la prévention, les pays ont aussi besoin d’insecticides longue durée pour pulvériser les murs des maisons. À ce jour, 25 millions d’habitations ont été traitées en Afrique : c’est dix fois moins que ce qui serait nécessaire.
Pour RBM, la lutte contre le paludisme doit devenir partout une priorité nationale. Car si plusieurs pays sont en net progrès (Éthiopie, Sénégal, Zambie), d’autres restent à la traîne (Angola, Guinée, Mali et Niger). Conscients de l’ampleur du problème, des chefs d’État africains ont créé, en septembre 2009, une alliance antimalaria (voir www.alma2015.org). Pour gagner la bataille, ils devront notamment mettre le prix des ACT – combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine – à la portée de tous. Un défi que RBM s’est engagé à relever en obtenant de nouvelles subventions de la part de ses partenaires et en encourageant les tests et les travaux de recherche. Objectif : mettre au point un vaccin d’ici à cinq ans.
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