Paludisme et grippe et rhume : Comment les distinguer et les soigner efficacement
Le paludisme est une maladie parasitaire due à l’infection par le parasite Plasmodium falciparum. Cette maladie tue tous les ans 2 à 2,7 millions d’individus dans le monde. Et, c’est particulièrement parce qu’elle entraîne des complications majeures, en particulier le neuro-paludisme qui se traduit par une incoordination des mouvements, des convulsions, des paralysies, une altération de la conscience, qu’elle aboutit parfois à la mort.
Quand à la grippe, elle est une maladie d’origine virale, affectant les voies respiratoires supérieures : nez, gorge, bronches et rarement les poumons. Elle est souvent confondue au paludisme d’où la nécessité d’insister sur le diagnostic.
Comment se manifeste le paludisme ?
La primo-invasion qui survient 8 à 20 jours après la piqûre du moustique. Il s’accompagne de fièvre élevée, céphalées, courbatures, nausées, diarrhées vomissements. Les accès rythmés correspondant à l’évolution d’un accès de primo invasion mal traité ou non traité. Son début est marqué par des frissons intenses suivis de pics fébriles : 40° environ, des sueurs abondantes avant la disparition de la fièvre. L’accès pernicieux ou neuro-paludisme : c’est l’évolution d’un accès de primo invasion non traité. Il s’accompagne d’une fièvre très élevée, de troubles neurologiques pouvant aboutir au coma et des troubles de la fonction du foie et des reins.
Quels sont les symptômes de la grippe ?
L’infection dure en général une semaine environ et se caractérise par l’apparition brutale d’une forte fièvre, des myalgies, des céphalées, une sensation de profond malaise, une toux sèche, une gorge irritée et une rhinite. La plupart des sujets atteints guérissent en une à deux semaines sans traitement. La grippe fait courir des risques sérieux au plus jeunes, aux personnes âgées et aux malades souffrant de pathologies comme des pneumopathies, le diabète, le cancer, des problèmes cardiaques etc. Si vous avez le front en feu et souffrez de douleurs musculaires et d’horribles élancements dans la tête, vous avez sans doute attrapé le virus de la grippe. Et ce virus vous fera souffrir tant qu’il n’aura pas suivi son cours. Bien qu’il n’en existe que trois grands types ( Influenzae A, B et C), ceux-ci ont une capacité de mutation illimitée. Ainsi même s’il est vrai qu’une grippe causée par un virus d’une souche particulière vous assure une immunité contre celui-ci, il peut vous frapper l’année suivante, ou même plus tard, après avoir subi une mutation.
Comment peut-on distinguer la grippe d’un rhume ?
La fièvre : Elle est caractéristique de la grippe et se déclenche soudainement. Un rhume cause rarement de la fièvre.
Les maux de tête : Ils sont un symptôme important de la grippe, mais un rhume s’accompagne rarement de maux de tête.
Les malaises généralisées : En cas de grippe, les malaises généralisés sont courants et sont souvent assez graves. Un rhume ne cause qu’un léger inconfort.
La fatigue : La fatigue est extrême en cas de grippe et peut persister pendant deux ou trois semaines ; un rhume ne provoque qu’une légère fatigue.
Les écoulements du nez : Il arrive qu’une grippe s’accompagne de tels écoulements, qui sont très courants dans le cas d’un rhume.
Les maux de gorge : Des maux de gorge peuvent accompagner une grippe et peut devenir grave ; un rhume ne provoque qu’une toux légère ou modérée.
Comment soulager les symptômes de la grippe ?
Restez à la maison : La grippe est une maladie très contagieuse qui se propage rapidement. Par conséquent, n’allez pas au travail, ni ailleurs, jusqu’à ce que votre température soit normale pendant une journée entière.
Reposez-vous : Le repos au lit est essentiel, car vous laissez ainsi votre corps mettre toute son énergie à combattre le virus. Si vous vous dépensez trop avant d’avoir repris vos forces, vous réduirez vos défenses et vous exposerez à diverse complications.
Buvez beaucoup de liquide : Boire beaucoup est particulièrement important si vous faites de la fièvre, car vous risquez de vous déshydrater. De plus, les liquides peuvent fournir des substances nutritives dont vous avez besoin lorsque vous êtes trop malade pour manger. Les jus de fruits et de légumes vous feront beaucoup de bien.
Ne donnez pas d’aspirine aux enfants : Prenez soin de ne jamais donner d’aspirine ou de médicaments contenant de l’aspirine à un jeune qui a la grippe. Des études ont démontré que l’aspirine rend les enfants souffrant de la grippe plus susceptibles de développer le syndrome de Rey, une maladie neurologique qui peut mettre leur vie en danger. Administrez plutôt du Paracétamol et suivez les prescriptions d’un médecin. Pensez-y à deux fois avant de prendre d’autres médicaments :Les médicaments en vente libre contre le rhume peuvent temporairement soulager vos symptômes. Par exemple, les antihistaminiques peuvent assécher un nez qui coule. Mais la prudence s’impose, car ces médicaments peuvent supprimer les symptômes à tel point que vous aurez l’impression d’être guéri sans l’être vraiment. En reprenant prématurément vos activités normales, vous risquez une rechute ou de graves complications.
Gargarisez-vous à l’eau salée : Une grippe s’accompagne souvent de maux de gorge. Pour obtenir un certain soulagement et vous débarrassez la gorge des sécrétions qui s’y accumulent, gargarisez-vous avec une solution d’eau salée.
Sucez des pastilles : Sucer des pastilles peut contribuer à vous garder la gorge humide, de sorte que vous vous sentirez mieux.
Prenez bien soin de votre nez : Si vous vous mouchez constamment, vous aurez sans doute le nez très sensible. Par conséquent lubrifiez fréquemment vos narines pour faire diminuer l’irritation.
Réchauffez-vous les pieds : Vous faire tremper les pieds dans de l’eau chaude peut contribuer à soulager vos maux de tête et votre congestion nasale.
Respirez de l’air frais : Assurez-vous que votre chambre à coucher est bien ventilée et que l’air frais y circule constamment.
Faites-vous un massage : Non seulement un massage du dos peut contribuer à stimuler le système immunitaire pour qu’il combattre la grippe, mais il peut faire aussi beaucoup de bien.
Mangez légèrement et intelligemment : Privilégiez les aliments fades et riches en amidon. Les bananes la purée de pomme, le fromage, le riz bouilli, les céréales cuites et les pommes de terre au four peuvent faire du bien.
Ne restez pas trop longtemps au froid : Une exposition prolongée à des températures humides et froides fait diminuer votre résistance et augmente vos risques d’infection.
Débarrassez-vous de vos mauvaises habitudes : La cigarette et l’alcool peuvent aussi miner votre résistance. La cigarette endommage plus particulièrement le tractus respiratoire et vous rend plus sensible à la grippe.
Embrassez à vos risques : Les baisers sont l’une des meilleures façons de propager la grippe. En fait, le simple fait de dormir dans la même pièce que votre conjoint malade présente des risques considérables.
Gardez vos forces : Prenez soin de ne pas vous fatiguer ou vous épuisez.
Traitement de la grippe ! Pour traiter la grippe la méthode la plus simple consiste à infuser des feuilles de ngueer ou Guiera senegalensis : une poignée dans un litre d’eau chaude ; en boire une demi verre à café après chaque repas.
Quel est l’impact socio-économique du paludisme ?
Le paludisme entraîne la perte moyenne de 1,3 % de croissance économique annuelle dans les pays à forte transmission. Sur plusieurs années, cette perte a entraîné des différences substantielles de PIB entre les pays impaludés ou non. En raison du paludisme, les familles et les communautés se retrouvent prises dans une spirale de pauvreté qui touche de façon disproportionnée les populations marginalisées et pauvres qui ne peuvent assumer le coût du traitement ou qui n’ont qu’un accès limité aux soins. Dans les pays fortement impaludés, les dépenses peuvent représenter jusqu’à 40% des dépenses de santé publique, 30 à 50% des hospitalisations et jusqu’à 60% des consultations externes. Le paludisme a des répercussions sur toute la durée de la vieen accroissant la pauvreté, en compromettant l’apprentissage et en augmentant l’absentéisme scolaire et professionnel.
Quels remèdes pour combattre le paludisme ?
Ces remèdes sont multiples et variés :
• Boire une infusion de feuilles de Cassia alata ou Dartrier appelée mbâta en wolof : une poignée de feuilles dans un litre d’eau, en boire un demi verre à café après chaque repas.
• Pulvériser sommairement des racines débitées en petits morceaux d’Entada africana ; les introduire dans de l’eau. Mettre celle-ci dans un enclos où le patient doit prendre sept bains successifs. Les autres jours, une semaine durant, bain quotidien dans le liquide à raison d’une fois le soir. En boire. Huit jours de traitement.
• Boire une eau filtrée ayant contenu des gousses de tamarin et une racine pilée de Cochlospermum tinctorium.
• Infuser des feuilles de Cassia occidentalis ou mbenté en wolof ; ajouter du miel et absorber : combat le paludisme accompagné de maux de ventre.
• Boire une infusion de feuilles de Mitragyna inermis communément appelé xoos.
• Se baigner dans une infusion de feuilles de Ficus thonningii. Absorber l’infusion. Ce médicament est utilisé pour combattre la forme du paludisme dite accès pernicieux.
• Faire séjourner dans une eau une assez grosse boule de tamarin décortiquée, ayant douze mois d’existence. Avec la main droite proprement lavée, malaxer dans le liquide la dite boule de tamarin à séparer complètement la pulpe des pépins. Faire bouillir longuement le dit liquide auquel on ajoute une bonne poignée de Capsicum (piment rouge) écrasé, jusqu’à obtenir une matière pâteuse claire. Conserver celle-ci dans une bouteille ou dans tout autre récipient. Chaque matin, à jeun, absorber une bonne cuillérée à soupe de la mixture. Trois jours de traitement.
• Infuser des feuilles de Sarcocephalus esculentus. Se pencher (fumigation) au-dessus de l’abondante vapeur qui se dégage de l’infusion. Bain dans celle-ci devenue tiède, en boire. Arrête les vomissements biliaires et dissipe la fièvre.
• Boire une infusion de mélange de feuilles de Combretum glutinosum (rat), Combretum micranthum et Guiera senegalensis.
• Enfin boire une décoction d’un mélange de racines de Tinospora bakis (bakiis), de Maytenus senegalensis (dori) et de Annona senegalensis (dugoor).
NB : Cette dernière recommandation s’explique par le fait que la racine de Tinospora bakis contient un principe amer, la colombine et différents alcaloïdes quaternaires dont le principal est la palmatine soluble dans l’eau. La colombine augmente la sécrétion de bile et la palmatine est fébrifuge et cholagogue. L’action anti-ictérique d’une décoction de la racine a montré une action hépatoprotectrice et antihémolytique. La racine de Maytenus senegalensis posséderait le pouvoir de redonner aux globules rouges leur forme ronde normale et aiderait à un meilleur apport en oxygène. C’est pourquoi on la recommande souvent dans le traitement de la drépanocytose. L’Annona senegalensis traiterait les maux de ventre, la fièvre, et les courbatures qui accompagnent le paludisme.
Attention ! Le Tinospora bakis doit être pris à faible dose pour éviter une dégénérescence graisseuse du foie.
Serigne Samba Ndiaye : Phytothérapeute-Tradipraticien-Chercheur Site web www.sambamara.com Skype : sambamara