C’est parce que le Sms est très usité par les adolescents comme moyen de communication que le programme Lal veut le mettre à profit pour promouvoir un changement de comportement chez les jeunes. Ainsi, deux services mobiles qui sont accessibles à tous les jeunes impliqués dans ce projet, vont appuyer la plate-forme e-learning. ‘Il s’agit d’encourager les jeunes à accéder à des informations dans leurs propres termes. Tout d’abord ma question à la demande’ qui est service question/réponse qui permet aux jeunes de poser des questions de santé sexuelle et reproductive par l’intermédiaire des Sms à des conseillers spécialisés qui répondent en moins de 24 heures. Deuxièmement, les téléphones mobiles sont utilisés pour organiser un concours mensuel appelé ‘Ma réponse’, qui encourage les jeunes à répondre à des questions de santé de la reproduction. Ce qui leur permet de gagner des heures de communication gratuites’, déclare Kevin Adomayakpor, le manager de ce projet.
Selon lui, ces services fournissent de l’information sur le niveau de connaissance chez les jeunes en identifiant les lacunes ou les insuffisances sur lesquelles les gestionnaires de programme devraient intervenir. Et ce programme compte sur le soutien des opérateurs de téléphonie mobile évoluant dans le pays. ‘Nous allons impliquer l’Artp et tous les opérateurs de téléphonie mobile pour la réduction du coût du Sms. L’idée est de rendre accessible ce moyen de communication à beaucoup de jeunes, avec des prix symboliques qui varient entre 10 et 20 francs’, ajoute Kevin Adomayakpor, qui révèle que l’objectif est d’atteindre soixante mille Sms envoyés par cinq mille élèves dans trois régions du pays pour avoir des informations en santé sexuelle et reproductive durant la phase pilote de deux ans.
En dehors des services de la téléphonie mobile, ce programme compte aussi utiliser les radios communautaires pour promouvoir la santé de la reproduction auprès des jeunes en milieu rural. Ainsi, des experts en santé sexuelle et reproductive seront invités à la radio pour discuter de ces sujets avec les jeunes, souligne Kevin Adomayakpor pour qui le fait de donner la parole aux auditeurs permettra aussi à beaucoup de jeunes de s’impliquer dans le projet. M. Adomayakpor justifie ce programme par le fait que des informations fiables sur la sexualité sont souvent inaccessibles aux adolescents dans la société sénégalaise, alors que des dizaines de milliers de jeunes sont de plus en plus vulnérables dans un pays où l’âge moyen du premier rapport sexuel est en recul entre 13 et 14 ans. ‘En effet, selon l’Eds IV, 69 % des garçons et 56 % des filles âgées de 15 à 19 ans ont des rapports sexuels à haut risque non protégés. L’âge moyen pour la première grossesse est à 19 ans, une fille sur cinq est enceinte avant l’âge de 19 ans’, note-t-il. Ce programme a été expérimenté pour la première fois au Nigeria.
Charles Gaiky Diène
(Source : Wal Fadjri, 4 mai 2010)