On est jeudi 8 juillet 2010, 6h, je me réveille pour prier le fadjr comme d’habitude. A peine je me suis recouchée que j’entendis mes parents commenter devant l’écran de la télévision, qui montrait les nouveaux bacheliers dans l’euphorie de la proclamation de leurs résultats.
Le stress me fatiguait et, en cette période d’hivernage, la chaleur devenait accablante, je ne pouvais me rendormir, et semblait étouffer.
Ma mère venait de sortir de la maison, je trouvais mon père en train de boire du thé et prêt à aller se recoucher, il était environ 7h20mn, heure pendant laquelle j’étais au pays des rêves d’habitude, en vacances. J’entrais dans le salon toute réveillée et hébétée, j’essaie de rallumer la télé pour tuer le temps d’ici quelques heures encore avant celle de notre délibération mais en vain ; comme d’habitude, il y’avait coupure d’électricité : plus aucun moyen de distraction à présent.
J’allumais alors mon téléphone portable pour relire mes messages de la veille, des ami(e)s m’envoyant des textos, les uns m’apprenant leurs réussite, d’autres celles des camarades d’autres terminales de notre lycée, comme certains élèves de la terminale l’1…
Pour notre classe, encore aucun résultat, nos jurys respectifs programmaient ceux-ci à 15h de l’après midi. Combien de temps encore ? Comment tenir ?
Je me décidais alors à m’occuper au lieu de stresser, car il restait encore plusieurs heures et rien ne servait d’avoir peur, ce qui est fait est déjà fait. Mon esprit de philosophe avait prit le dessus, ainsi je m’apprêtais aux tâches ménagères, commençant par la cuisine, ensuite le perron, la cour, le salon, la salle de bain…
A 11h j’étais carrément à bout de force, je retenais mon souffle et contrôlais ma respiration pour ne pas m’évanouir. J’avais fait tout cela ? Toute seule ? Moi qui étais de nature très flemmarde, vraiment les circonstances changent la personnalité !
-Eh ben rien à redire ! me lança mon père qui s’était levé maintenant et voyait le petit déjeuner tout prêt dans la salle à manger.
-Je vais me doucher à présent, rétorquais je, très gênée, suis-je si paresseuse alors ?
J’entrais dans la salle de bain pour me baigner et oublier un peu ces résultats qui m’empêchaient de vivre normalement à présent. Au sortir du bain, je regardais mon portable, deux appels en absence ! Le nom de mon petit ami s’afficha, lui qui m’a soutenu pendant les moments les plus incertains de ma vie, des moments où je perdais confiance, il m’a soutenu pendant tout ce temps, je ne dois pas le décevoir ! Encore le stress montait.
-Allô, ça va ?
-Tu faisais quoi ? J’attendais depuis quelques instants, je m’inquiétais enfin ! Alors comment tu vas ? me dit-il
-Ca peut aller t’inquiètes pas, je tiens le coup
-Alors c’est à 15h ? Moi j’ai même un examen ce soir à 16h, et j’espère recevoir une bonne nouvelle avant d’entrer en salle. Un silence, des secondes qui s’éternisaient…
-Dieu est bon, il ne va pas nous abandonner, il se décida enfin à rompre ce silence
-Oui tout va bien se passer, j’espère au moins !
-Je t’ai toujours dit que tu l’auras, toi aussi, c’est fait pour les élèves moyens, et toi tu es excellente ! Je te répète que maintenant il faut juste penser à la manière dont tu auras ton BAC, c'est-à-dire avec quelle mention.
-Oui t’as raison, mais c’est normal que je stresse
-Bien sûr mais pas de là à avoir peur, je le sens à travers ta voix, et là tu ne me rassures pas vraiment, alors aies confiance et foi en toi, tu es la meilleure
-Merci c’est vraiment gentil à toi, je t’adore tu sais
-Moi je t’aime ! Allez ne stresse plus, on se capte après, j’ai quelques trucs à régler d’ici là, et fais moi signe avant d’aller à ton centre
-Ok, a plus bisous.
A peine ai-je reposé le téléphone qu’il résonna. C’était ma mère.
-Tu parlais avec qui ? Je n’arrivais pas à te joindre
-Avec un ami
-Bon d’accord, alors ça va ?
-Oui ça peut aller
-Tout ira bien, je prie très fort pour toi et j’ai confiance, ton père est là ?
-Oui, attends je te le passe
-Papa c’est pour toi, maman
-Allô, oui bien, oui et figures – toi qu’elle a nettoyé pratiquement toute la maison, il éclata de rire. Vraiment le BAC change les personnes…