salut a tous j'ai vu un espace dédié aux mini romans et aux nouvelles et vu que j'écris quelques trucs de tps en tps que je n'ose pas faire lire a mes proches je me permets de vous le soumettre histoire de savoir si je dois arreter definitivement ou si au contaire ca peut être interessant!! merci de me donner votre opinion
Salem était assis derrière son bureau, perdu dans ses pensées il regardait dans le vide, se demandant ce qu’il lui arrivait. En cinq ans de carrière, c’était la première fois qu’il doutait. Le dossier marketing de la société Unilever était prêt, il avait passé un mois à en peaufiner les moindres détails et tout était parfait ; cependant il avait un mauvais pressentiment. Son regard retomba sur le bureau impeccablement rangé, il vénérait la perfection, et cela se ressentait dans tout ce qu’il faisait, il s’attarda sur le cadre photo qui ornait le coin du bureau. Une petite fille au regard malicieux et à la chevelure abondante lui souriait. Il eut un pincement au cœur, c’était sa petite princesse, sa raison de vivre, Maeva, sa petite fille. Elle avait à peine deux ans lorsque cette photo avait été prise, tout était encore parfait à cette époque. Lui, celle dont il ne voulait plus prononcer le nom, et leur bébé formait une famille heureuse que tous ses amis célibataires lui enviaient. En très peu de temps tout cela était parti en fumée. Enfin il ne voulait plus y penser, aujourd’hui il tentait de se reconstruire tant bien que mal. La sonnerie stridente de l’interphone l’arracha à ses pensées.
- Oui ?
- Bonjour boss !
Salem sourit, sa secrétaire était une fille pétillante qui avait le don de transmettre sa bonne humeur à tous, et il aimait bien les surnoms qu’elle s’amusait à distribuer à tout le service.
- Bonjour Fanta
- Ah ! pas de miss monde ce matin ?
- Je ne suis pas d’humeur
- C’est dommage, j’adore ce surnom, surtout quand c’est vous qui m’appelez comme ca !
S’il ne la connaissait pas assez, il aurait pu penser qu’elle flirtait avec lui, mais elle était tout le temps comme ça et avec tout le monde
- Qu’est-ce-que tu veux ?
- Le Big Boss vous fait savoir que la réunion sur le dossier Unilever est annulée
- Hum ?! ça ne sent pas bon ...
- Il souhaiterait aussi vous voir dans son bureau à 10h15 précise
- Ok merci miss monde
- Je vous en prie !
Comme il l’avait pressenti quelque chose n’allait pas ! Et ce rendez vous avec le Big Boss comme disait Fanta, n’était pas de bonne augure. Il était 10h10, il avait donc 5 minutes pour se préparer psychologiquement à entendre, ce que son patron avait à dire. Il se leva et traversa les couloirs en un clin d’œil et se retrouva chez la secrétaire du patron qui l’annonça.
- Entrez Salem !
- Monsieur Ndiaye bonjour
- Ca va ?
- Un peu anxieux mais ca va !
- Tenez asseyez-vous
- Merci
Salem prit place dans le fauteuil que son patron lui désignait et son regard s’attarda sur le luxueux mobilier du bureau, savamment agencé, et décoré avec goût. Il avait toujours eu envie de se mettre à son compte, mais pour ce faire il avait besoin de fonds, c’est pour cette raison qu’il se tuait au travail tous les jours.
- J’irais droit au but, la société Unilever n’a pas validé le dossier que vous avez monté, elle demande que l’on revoit tout de A à Z
- J’en suis très étonné je pensais vraiment avoir cerné leurs attentes
- Apparemment ce n’est pas le cas, ce contrat est très important pour notre société, il peut être un tremplin sans précédant, comme il peut nous porter préjudice s’il nous échappe
- J’en suis conscient monsieur
- Vous comprendrez donc que je ne veuille prendre aucun risque
- Oui mais je…
- C’est pourquoi j’ai engagé une experte qui pourra aider à la réussite de ce projet
- Vous n’avez donc plus confiance en moi ?
- Croyez moi si je n’avais plus confiance en vous je vous aurais licencié, comme je vous l’ai déjà dit je ne souhaite prendre aucun risque
- Je ne comprends pas votre décision, je suis à même de monter un autre dossier, je ne vois pas l’intérêt d’engager quelqu’un d’autre
- Justement c’est là le problème vous êtes trop sur de vous et vous manquez de recul, un avis extérieur ne peut qu’être positif, de plus je n’ai pas à me justifier j’ai engagé madame TALL parce qu’elle est compétente et vous devrez faire avec désormais
Salem ne tenait plus en place, comment Mr NDIAYE pouvait il remettre en question son travail, avait-il oublié les contrats qu’il avait mené à bien et sans encombre? Engager cette madame TALL était une erreur. Tiens elle avait le même nom de famille que lui, ce nom était très répandu au Sénégal mais si elle était une parente cela rendrait surement les choses plus faciles. La sonnerie stridente du téléphone l’arracha à ses élucubrations.
- Oui, elle est arrivée, ok faites la entrer dit Mr Ndiaye
Quelques minutes plus tard, Salem entendit la porte s’ouvrir, il se leva pour saluer madame TALL, mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit le visage de la jeune femme, aucun son ne sortait de sa bouche, il n’en croyait pas ses yeux.
- Salem allons reprenez vous, madame Tall est ravissante mais ce n’est pas une raison pour la dévisager ainsi
- Ce n’est rien Mr NDIAYE et puis appelez moi Yasmina
- Comme vous voulez Yasmina, je vous présente donc…
- Salem TALL, nous nous connaissons déjà
- Et je ne travaillerais pas avec cette femme monsieur dit Salem en reprenant ses esprits.
- Salem je ne comprends pas votre attitude, mais je vous demande de vous reprendre immédiatement, quelques soient les différends qui vous opposent à madame TALL, vous devrez coopérer pour le bien de l’entreprise.
- Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu portes encore mon nom Yasmina ?
- Nous sommes toujours mariés à ce que je sache dit –elle en souriant
- Plus pour longtemps en tout cas, je m’occuperais de ça fais moi confiance, Monsieur Ndiaye, veuillez m’excuser je retourne dans mon bureau
Il sortit en desserrant le nœud de sa cravate. Il fallait qu’il sorte, qu’il aille loin de ce bureau, loin de cet immeuble, il devait avoir rêvé, non cette garce de Yasmina n’était pas revenue à Dakar, pas dans sa ville, pas dans son entreprise. Il sortit de l’immeuble et en quelques minutes atteignit sa laguna. Une fois à l’intérieur, il inséra un des albums de Viviane N’Dour. Sa voix avait le don de le calmer à chaque fois qu’il était nerveux. Il longea la rue Pompidou et sans trop savoir comment se retrouva sur la corniche, il ouvrit sa fenêtre et l’air marin lui fit du bien. Il se retrouva bien vite devant sa villa au point E, il était 10h55, il n’y avait donc pas d’embouteillages. Il klaxonna et Youssouf, le gardien, vint lui ouvrir. Après s’être garé il traversa l’immense jardin et arriva dans le salon ou il se jeta sur le canapé d’angle. Quelle sale journée ! La domestique arriva :
- Bonjour patron ! vous rentrez tôt, vous voulez quelque chose de spécial pour déjeuner
- Non Aissata, fais comme si je n’étais pas là, tu ne me passes aucun appel sauf si c’est très urgent, ma fille est toujours à l’école ?
- Oui monsieur
- Ok j’irais la chercher moi-même aujourd’hui
- Et l’argent du taxi ?
- Tu le gardes pour demain, je vais monter dans ma chambre tu m’appelles quand le repas est prêt
Il se leva se dirigea vers le bar, ou il se servit un whisky sans glace il avait besoin de sentir le liquide brûler, sa gorge, non seulement la garce était revenue mais en plus il devrait travailler avec elle tous les jours, ça n’allait pas être possible, il la haïssait profondément, pour tout ce qu’elle lui avait fait subir ainsi qu’à leur fille que disait-il, sa fille à lui. Il fallait qu’il arrête de penser à toute cette histoire, cela lui faisait trop mal, une bonne sieste lui ferait du bien.
Dernière édition par Akiss le 2010-02-16, 07:28, édité 1 fois