[POESIE] Le Paradis Des Amoureux Des Strophes !

Rappel du premier message :

C'est ici le Paradis des poètes du forum ! Lâchez votre encre.....
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Je vous fais part donc d'une de mes publications personnelles !
Dites moi ce que vous en pensez !
C'est vrai que je ne me contrains pas trop sur le respect sans condition de la mesure sur les 12 (alexandrins) mais avec mon style de vers plus ou moins libres (plus simple d'ailleurs) je crois avoir fait ressortir mes sensations et sentiments !
Toujours est-il que c'est vous les juges !!
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Allons voir les vagues

Je te rends ta mèche
Mignonne, viens, je t'amène à la pêche
Nous prendrons témoin l'autel des vagues
Là, sous ce silence loquace je t'enfilerai ta bague

Ô voleuse ! Laissons-la dérober le sable sous nos pieds
Cette eau si inoffensive, à nous, ne peut se fier
Déroulant sous nos silhouettes un tapis ondulé,
Comme toi elle cherche à être adulée

Mignonne, grimpe, là-haut, sur le toit de tes douceurs
Positionne tes flèches et, je t'en supplie, vise mon cœur
Ma vie, n'est-ce pas, comme la tienne
Souffre et souhaite le bonheur que de la nuit advienne

THIAM Babel
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A propos de Baudelaire, Rimbaud disait qu'il etait le roi des poètes, un véritable artiste mais...

Mieux vaut choisir la mort
Si elle méne à bon port pense-t'on pour les ètres qui jusque là ont manifesté leur volonté de vivre et de mourir libres quelles qu'en soient les conditations et circonstances. Cependant, quelques moments de reflexion et d'analyse pourraient nous marquer pour des temps indéfinis. Partageons cette histoire dont je fus le temoin impuissant...
Un bébé elephant, de juste une semaine étant allaé avec le reste du troupeau se deshalterer, a eu la mauvaise surprise d'avoir les jambes brisées aprés un mouvement de panique du troupeau du à la presence de braconniers. Quel dommage pour cet élephanteau si pur, si innoncent! Car la suite nous en dira davantage. Toujours est-il que la jungle a ses propres modes de fonctionnement que nous autres ètres qui nous disons doués de raison ne pouvons pas comprendre. Abandonné par le reste du troupeau qui le trouvait encombrantpuisque retardant et ralentissant la marche en avant de ce dernier à la recherche d'espaces plus herbés en ces temps de disette.; le jeune élephanteau devrait apprendre à vivre et se debrouiller tout seul dans cet univers hostile où aucune erreur n'est tolérée à l'adversaire. Du jour au lendemain, lla jeune bête est devenue orpheline de famille. Malgré les premieres épreuves difficiles, le jeune animal a toujours su tirer son épingle du jeu, du moins dans la quinzaine d'aprés et tant mieux pour luicar chaque jour qui passe est une victoire sur lui-même mais aussi et surtout une victoire sur les tribulations de la jungle. Avec le handicap de deux jambes brisées, il faut reconnaitre que le jeune elephant avait dejà la chance de survivre jusque là, puisque la jungle garde fièrement son secret aux novices. Dans son périple sans fin, le jeune elephant venait de croiser le chamin d'une maman lionne qui cherchait de quoi nourrir ces trois lionceaux que la faim tenaillait depuis une semaine.Coup de chance! Coup de grâce! Toujours est-il que cette nuit est restée grâce dans ma memoire, moi qui fut temoin de ce spectacle magistral. Pensant et impuissant, je me suis mis à regarder comment, à cinq mètres de ses petits, la somptueuse et belle lionne surveillait ses lionceaux qui devoraient le jeune orphelin élephanteau, qui pris de douleur etait resté stoïque dans un etat semi-comatique. J'avais mal dans la chair, certainement parce que je comprenait ce que ressentait cet elephanteau et qu'il ne pouvait pas exprimer puisque subissant une douleur inexplicable. Célà suffit-il pour juger d'inadmissible et rôturier le comportement des lions qui jusque là sont reconnus pour leur noblesse? Ou tout simplement notre raison ne nous tend elle pas des piéges parfois en nous baignant dans l'illusion?

On aurait presque eu l'impression que toute sa lutte pour survivre pendant ces quinze jours, toutes ses tribulations et toute son attente concourait à ce seul objectif: servir à quelqu'un d'autre, dût-il y laisser sa vie. Préserver son existence et donner son dernier souffle à quelqu'un à qui pourrait servir. Lutter, vivre, pour d'autres qu'on ne connait même pas.

Les murs de ma chambre sont nus
Nus comme le Graal
Râlent encore, hier, de mes souvenirs éphémères
Mercantiles et fiers
Hier, j'ai arraché les drapures qui les grevaient
Véniels bibelots sans éclat, et je les ai laissé
Secs et nus. Comme le Graal.

Les murs de ma chambre sont froids
Roides sous les averses qui les parsèment;
Sémaphoriques et cependant libres, mes murs gèlent
Élégiaques demeures où je me cloitre
Âtres aux cendres assagies
Gîtes aux langues discrètes.
Éternels devant l'obscur de ce monde, mes murs se dressent
Esses auxquelles je m'accroche
Roches auxquelles je m'agrippe, que je rencontre
Contre l'ineptie des frivolités.
Tels les hautes cîmes qu'on aimait
Mes murs sont froids et droits sous l'anathème.

Les murs de ma chambre sont noirs
Ares éperdus qui racontent mille histoires emmêlées.
Lénifiantes ou amères. Mes murs s’animent et me parlent.
Arlésiennes pour ceux qui ne savent entendre
Andromaque pour ceux qui bientôt s’effondrent et s’abîment
Immédiatement délayés, dans les antichambres rouges du funeste oubli.
Blizzards soufflent, et emportent nos existences
Sans sépulture, sans oraison, sans linceul.
Seuls mes murs se lestent encore du lourd fardeau
D’offrir une éternité aux vies fugaces
Asséchées, aux récits enfouis, aux amours taries.
Rhizomes de ce monde qui décline,
Inertes, mes murs sont noirs. De mille souvenirs emmêlés.

Et moi, funambule au fil brisé
Je marche dans la nuit seul
Et j'ecoute noctambule le chant
De la sirène abandonnée seule
Par son prince pour d'autres
Etrennes d'autres étraintes
Et moi ivrogne impénitent
Qui dans mes mains tiens la
Dive bouteille cette compagne
Devastatrice qui me plonge
Dans le monde du songe...
Et moi criquet pélerin je suis
Toujours sur le départ
Sans pour autant savoir où
Me ménera ma quête d'absolu.
Et moi naufragé solitaire
J'espere que mon corps servira
De nourriture à cette horde
De vautours des rives qui
Guette sa pitence quotidienne
Et moi oublié de la liste des élus
Je suis un damné qui cherche
La liste de ses compagnons damnés
Pour la grande alliance.
Epithete ou attribut peu m'importe
Le vent matinal a dejà pris
Son envol pour ceux qui savent
Où se trouve le point de rencontre.

J'ai envie de voyager avec tes accents, tes actants
J'ai envie de me mouvoir avec tes sens, ton essence
J'ai envie de delirer avec tes beaux rires, ton sourire
J'ai envie de voler avec toi ma lys , ma delice
J'ai envie de m'envoler vers d'autres cieux, tes yeux
J'ai envie de graver une union sacrée, secrete, nacrée
J'ai envie de dessiner tes contours, tes atouts sans detours
J'ai envie de chanter une ode pour la muse, qui m'amuse
J'ai envie d'inventer des mots, des accords sans retors
J'ai envie d'elle de la poubelle à la plus belle , belle comme elle
J'ai envie de sortir des merveilles qui m'egayent et veillent
Sur toi sans pareille, tu es mon secret , mon mystere.

Partout où les sirènes se dirigent,
Sifflent des serpents aux têtes couronnées
Partout où mes angoisses se dirigent
Habitent des mystères aux couleurs floues
Partout où mes songes se dirigent
Se reveillent des moines au corps dénudés
Partout où les vents violents se dirigent
Soufflent et sifflent des peuples anéantis
Partout où le monde s'egaille
Dort un rêve inassouvi de bonheur
Partout où les oiseaux chantent
Se reveillent des coeurs en bonheur
Mais,
Partout où les larmes des enfants coulent
et reuissellent au long des chemins
Pleuvent les semences mortelles de la folie humaine.

Je te donne ces vers...

Je te donne ces vers afin que si mon nom
Aborde heureusement aux époques lointaines,
Et fait rêver un soir les cervelles humaines,
Vaisseau favorisé par un grand aquilon,

Ta mémoire,pareille aux fables incertaines,
Fatigue le lecteur ainsi qu'un tympanon,
Et par un fraternel et mystique chaînon
Reste comme pendue à mes rimes hautaines;

Être maudit à qui,de l'abîme profond
Jusqu'au plus haut du ciel,rien,hors moi,ne réponds!
-Ô toi qui,comme une ombre à la trace éphémère,

foules d'un pied léger et d'un regard serein
Les stupides mortels qui t'ont jugée amère,
Statue aux yeux de jais,grand ange au front d'airain!

Charles Baudelaire (Les Fleurs du mal)

Ouvrière sans yeux,Pénélope imbécile,
Berceuse du chaos où le néant oscille,
Guerre,ô guerre occupée au choc des escadrons,
Toute pleine du bruit furieux des clairons,
Ô buveuse de sang,qui,farouche,flétrie,
Hideuse,entraîne l'homme en cette ivrognerie,
Nuée où le destin se déforme,où Dieu fuit,
Où flotte une clarté plus noire que la nuit,
Folle immense,de vent et de foudres armée,
A quoi sers-tu,géante,à quoi sers-tu,fumée,
Si tes écroulements reconstruisent le mal,
Si pour le bestial tu chasses l'animal,
Si tu ne sais,dans l'ombre où ton hasard se vautre,
Défaire un empereur que pour en faire un autre?

Victor Hugo

mon corps frémit!je ressens de petites decharges electriqhes au cerveau!!! merci , mille fois merci pour le bonfeur que je ressens et qui me rappellent ces moments de joutes passées au lycée avec mes amis.je me rappellent baudelaire-cesaire- voltaire

C'est vrai que ça fait du bien Beuz,on s'en lasse pas.Moi aussi ça me rappelle des choses ,lorsque j'étais à l'internat...et l'endroit où je travaillais auparavant...je faisais les corrections des poèmes que mes potes écrivaient...

jusqu'à 30ans je tenais régulièrement un journal intime dans lequel je mettais systématiquement tout
à 31ans je le détruis méthodiquement et je le regrette très sincèrement car c'est comme j'effaçais en même temps une grande partie de ma sincérité et de mon innocence

Puisque le silence est roi
Je m'en vais me retirer dans les abysses
Du chaos primitif pour entendre battre
Ton coeur endolori.
Puisque nulle part sur terre
Il n'existe plus de lyre
Qui puisse synchoniser avec la tienne
Puisque nulle autre âme ne pourrait t'emouvoir
Au point de t'eprendre de nouveau
Puisqu'il n'est de rythme qui puisse
Imiter le battement de tes sourcils
Je me retire au-delà des montagnes vierges
Vers les prairies vertes entourées d'olivers
Et de muscadiers pour, avec ma cithare
Essayer de m'echapper dans mes accords ...
Puisque le silence est roi
Il faut en garder le secret en silence
Puisqu'il n'est de douleur assez forte
Pour trouver sa propre expression
Puisqu'il n'est au-delà des cris
D'une femme blessée une majesté
Plus solennelle que la trahison
Puisque là òu te mènent les vents arides
Du desespoir ne sauraient te porter
Mes vers si hideusement arrimés
Va-ten alors vers d'autres lieues
Plus pieuses que pieuvre où l'amour
Qui t'y va accueillir ne serait
En rien comparable à celui
Que j'ai eu, ai et aura toujours pour toi.
Puisque le silence est roi
Sans tambour ni trompette je vais tracer
Ma route du silence pour retourner
Sur le chemin de l'eternelle quête
Puisque les candeurs hiémales
Se refusent à mes câlins mal apprivoisés
Puisque même le chant du rossignol qui était
Mon doux compagnon ne sait plus egayer mon coeur
Je me calfeutre dans le divan du vin du soir
Pour attendre que le silence vienne me chercher
Puisque le silence est roi.

soleils couchants

une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s oublie
Aux soleils couchants
Et d étranges rêves
Comme des soleils
Couchants sur les rêves
Fantomes vermeils
Défilentsans trêves,
Défilent, pareils
A de grands soleils
Couchants sur les grêves

Il pleure dans mon coeur

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s ennuie,
O le chant de la pluie!

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s écoeure.
Quoi! Nulle trahison?...
Ce deuil est sans raison.

C est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine!

Paul Verlaine

J'ai rarement lu quelque chose d'aussi beau...

7007 Cieux

J'ai attrapé le vieux silence
Et j'en ai fait ma maison

J'ai attrapé l'amour en transe
Et j'en ai fait ma religion

J'ai attrapé ma sainte passion
Et j'en ai fait ma monture

J'ai attrapé l'Adoration
Et j'en ai fait mon futur

J'ai abandonné l'insouciance
Car elle n'enivre que le passé

Et lorsque je vis ma conscience
Je la vendis à l'Eternité

Avec les trésors que l'on m'a donnés
J'ai acheté pour ma sainte oumma

Tulipes de sourires et roses d'amitié
Afin que ne meure l'hymne de la foi

Au crépuscule d'un vieux matin
J'ai planté la graine de l'espoir secret

Et le souvenir de mes lendemains
Fit naître l'Eden du bonheur sacré

A la fenêtre de l'amour en transe
J'ai joué les notes d'une chanson

Et en regardant danser le silence
J'ai découvert la cinquième saison

Lorsque mes trésors furent tous épuisés
J'ai vendu mon coeur à 7007 Cieux

Et avec les pièces d'or que l'on m’a données
Acheté des fleurs pour les malheureux

Tulipes de sourire et lys d'amitié
Afin que la lyre gémisse de pitié

A la fenêtre de l'amour en transe
S'est posé l'aigle de ma mélodie

Et à la musique des pas de la danse
J'ai composé une litanie

Lorsque mes pièces d'or furent toutes épuisées
J'ai vendu mon sang et sept grammes de foi

Sacrifice immortel pour ma communauté
Qui attend sur l'autel le fiancé de la joie

Et avec les perles d'or que l'on m'a données
J'ai acheté pour mes frères et soeurs

Tulipes de sourires et roses d'amitié
Jardin éternel sous les palmiers du coeur.



Ali Diallo.

Moi aussi je le trouve d'une grande beauté.

Cotes sauvages

Paysages tourmentés d une beauté sauvage,
Aux terres volcaniques jetant leurs caps a la mers
Dans une eau tumultueuse aux milles ravages,
Couronnée d écume, aux grondements austères.

Par leurs racines enchevêtrées dans un sol basaltique,
Les Vacoas s élèvent,majestueux et mystiques,
Pour saluer de leurs feuilles épineuses,
La baie insolite et houleuse.

Au dessus de cette tourmente,
Deux-Pailles-En-Queue planent sans ébats,
Sans se soucier de tout ce fracas,
Pour scruter la proie qui les hante.

Champs-Borne, Saint Philippe, Sainte Rose,
Sont les lieux ou se jouent cette scène grandiose,
D une beauté si rare que personne ne s en prive,
Quand la nature rebelle déploie sa force vive.

Vie nocturne d'un drame rêvé
Presqu'oublié, dans les cendres des gais passés
Deux pieds diurnes foulent l'été
D'un pas lent et bruissant des poids des regrets
Vie nocturne d'une plaie pensée
Suturée avant que l'anathème ne se fut réveillée
Une vie légère, d'interrogations lestée
Un regard lent vers des lunes sombres ou trépassées
Une silhouette nocturne drapée de quais
Alors embrumés d'aurores attendues puis reportées
S'enlise dans le brouillard de la jetée
Ses pas ont l'affreuse senteur des voies réprouvées
Vie nocturne d'une quête bâclée
En quelques lectures à la lueur d'orgies balafrées
Sa seule compagne s'en est allée
Alors qu'elle titubait le long des matins sales et enneigés
Vie nocturne de quelque pestiféré
Dans le vestibule navrant du charnier des vies dilapidées
Il sent encore l'amer à plein-nez
L'amer acide d'âmes achetées aux damnés évidés


Vie nocturne sans ballet
Autre que les danses funèbres
Alors que viennent les ténèbres
Et que vacillent les palais

Vie nocturne d'un espoir achevé
Dans les cris et dans la douleur d'enfantements hébétés
Vie sans trêve vite balayée
D'un inconnu que n'effraie plus les déchéances maugréées.

Comme des forçats nègres.



Il se lève avant les primes aurores
Aux côtés de la houe endormie
La buée n'est pas encore évanouie
Que se réveille le forçat qui dort
Et la noire sarabande s'ébranle
Contre les jours heureux et traîtres
Ni larmes, ni mères qui râlent
N'amenuisent le féroce rouet du maître.
Le forçat glane des reliefs de la veille,
S'ébroue et bâille pour toute toilette
Racle l'écuelle, secoue la vide bouteille
Ses boyaux implorent la grande muette
Et courbe! Ploie sous ta nature veule!
Que s'efface de tes yeux cette flamme!
Cette suée immonde des viles gueules
Sera le salaire de ta vie et de ton âme!
La ville ronfle. Et un bagnard erre
Par les champs stériles de ses joies
Un souffle lointain secoue ses nerfs
L'haleine froide des proclamés-rois
Un homme marche. Et un autre.
Et un autre. Procession rauque vers l'oubli
Qui tire le faix étrange des apôtres
Qui n'apportèrent rien, que leur mépris.
Une procession bâtarde et avilie
Aux mercantiles diktats du capital
Marchez! Marchez! Suez sans répit
Pour l'éternelle gloire de l'esprit total!
Solennels dans vos nudités prostrées
Vous êtes nôtres, doux ou aigres!
Les étoiles crouleront, nôtres vous resterez
Muets, comme des forçats nègres!

lyncx wandjil mew yi, trop faar wayyee

Nous avons arraché les mots
De la bouche des muets
La parole
De la langue des griots
Le rythme
De sous les pieds terreux
Le choeur
Des unissons fraternelles
Et nous en avons fait
De la poudre de vide.

Nous avons ôté la lumière
Des visages pieux
Et des larmes déteintes
Le livre
Des fois ancestrales
L'espoir
Des peuplades assombries
Le bât et le sceptre
Des bergers premiers
Nous avons pris
L'aura des temples,
La patrie des fiers
La sève des coeurs
Et les dernières écuelles des ermites
Et nous en avons fait
De la poudre de néant.

Nous avons pris l'enfant
Des seins éternels
L'étoile
De son séant septième
Délié l'initiation
De son socle très ancien
Détaché l'action
De ses motivations de jadis
Nous avons pris la terre
À ses héritiers ultimes
L'eau
De sa source finale
Et les pics
De leur esse tellurique
Et nous en avons fait
De la poudre de rien.

Nous avons volé l'art
Des mains poétesses
Le feu
Des entrailles prométhéennes
Le châle
Des veuves entropiques
Les cadavres
Des champs de ruines dernières
Nous avons volé la pudeur
Des regards affranchis
Spolié les poumons
De leur air de jadis
Nous avons pris le temps
Des courses bénies
Le calme
Des mers moites des nuits d'été
L'empathie
Des mères sans mère
Les âmes
Des foetus immaculés
Même l'argile
Des mains du Potier
Et nous en avons fait
De la poussière de mort.

C'est le voyageur du champ stérile, qui marche silencieux
Sur des ruines refroidies et sanglantes
Déteintes et sourdes.
C'est le voyageur du champ stérile et des mondes sans dieux
Qui marche de son pas dilettante
Sans bourse et sans gourde.

Il était venu chercher le chaud réconfort des savoirs taries
Aux soleils blancs des cieux noirs
Gorgées d'eau inféconde.
Il était venu chercher la semence des légendes aguerries
Aux feux qu'allumaient les lares
Pour les pensées immondes.

Un champ stérile, d'où ne germent que des ronces hautaines
Des monts de silice et des édifices
À perte de ciel.
Un champ que n'ensemencent que les courses légères et vaines
Que se partagent les drogués d'artifices
Et de joies vénielles.

Il a troqué son pagne
Contre une nudité qu'il ne comprend pas.
Dehors, l'amer flot des ruines l'appelle aux festifs Stabat Mater.
Il a troqué son règne
Contre quelques vies que suivent mille trépas
Et dehors, chante et célèbre la ligue des âmes sans terre.

N'est prose
Que désordre,
Nécroses,
Que des ormes,
Névroses,
Que des hordes,
Nées closes.
Que de mornes
Nivôses
Que des ornes
Nus, roses.

N'est rime
Que larmes,
Ne priment
Que lames,
Narines,
Calames.
N'arriment
Que lianes.

Est l'art, hélas
Qu'allégations
Anars et lasses,
Caléfactions
Éparses et basses,
Cales, légations
Hilares et chastes.
Qu'halles et rations
S'emparent des masses!
Qu'aillent libations
Sur l'amer en liasses!

Ô! L'art est mort
Hier sans sépulture
Aux gares du nord
Guerres sans culture
Aux départ des ports
Verts-sang de ratures
S'effarent les aurores
Fières d'enluminures...

Non! Langue n'est plus!
Pierre lisse et sèche
Nos gangues n'essuient
Qu'hiers, vices et rêches
Harangues s'enfuient
Prémices et prêches
D'une longue agonie:
Varice qu'allèche
L'exsangue embolie.
Délices s'ébrèchent
Sans gui, abolis.

On dirait du slam.

Oui, c'est vrai.

J'ai cependant encore du mal à en faire, du slam. Le souci avec ce dernier, c'est qu'il y a certains mots qui passent mieux en écrit qu'à l'oral. Ainsi, quand il y a deux mots d'affilée que l'auditeur ne comprend pas, car trop proches d'autres sonorités ("ornes" et "ornent", par exemple), le cerveau décroche... Le principal défaut de mon écriture étant le symbolisme que j'y utilise à outrance, me corriger risque d'être difficile. Mais je me soigne !

Pas de problème lorsqu'il s'agit d'écrit mais bon...Te soigne pas ,tout le monde ne possède pas ta virtuosité à manier les mots ainsi que tu le fais.Je ne vois ici que Ziéri qui soit de taille à te répondre en la matière.On appelle ça un don

L'inverse n'étant pas le cas. Les tribulations métaphysiques de ce frère sont des perles dont je saisis rarement la portée... On essaye juste. On ne fait qu'essayer.

Lyncx, je suis du même avis que la cubaine, ne change rien, tu as un style particulier que je reconnaitrai parmi des milliers...

Il y a de la poésie dans tes yeux, pieux
Il y a un eclair de diamant dans ton sourire,enluminure
Il y a des rimes dans ta demarche, vers que Karim arrime
Il y a du rythme dans tes paumes, beaume son mon dôme
Il y a dans ton regard un regard, qui en dit plus qu'hagard
Qui ne dit pas son nom, sceau dans le seau du sot prince
Il ya dans ton coeur un sentiment, pureté plus originelle qu'ondée
Qui me fend le coeur qui bat plus que mille spondées
Il ya dans ton silence un message, plus sage que Mage
Plus parlant qu'eloquence, plus brillant que fluorescence
Il ya dans tes mots des sens, essence de mes sens en puissance
Qui fondent mon essence, esse suspendue sur le muscadier d'eden
IL y a du bdellium dans ton visage, locataire absolu du Phiso et du tison de mon regard plus ebloui que pluie.
Il y a un soleil qui luit su ton front, lumière sur lumière
Il y a du nectar dans ta salive, myrtille sauvage d'Afrique
Il y a de la douceur dans tes doigts, fée qui accorde ma lyre
Dans ton sourire se reflète une lumière, oasis au milieu du desert
Claire-obscure incandescente qui fond comme une bougie au fond qui fond,
Tout doucement aux chants superieurs de ton esprit
Il y a un rêve dans ton silence, moisson d'une saison
Il y a de la joie dans ta joie, de mon rêve dans ton rêve
Il ya de la poésie dans ta plume, calame ...
Il y a de la poesie dans tes yeux, pieux.

Les yeux de déesse

Je vivais dans un monde au noir obscur
Lorsqu'une noye femme vint troubler mes poèmes,
Des yeux noirs, défiant toute nature,
Des cheveux bruns, une auréole, même,
Vinrent sans ménagement m'ébahir
Me montrant la voie du soleil,
Moi, albatros dont le coeur chavire,
Et dont les plumes sont arc-en-ciel.
Et cet oiseau, akissa, c'est moi.
Et cette hèhè! nymphe, incarnant la liberté,
Tu le sais, makissa, je le vois.
C'est chez toi que mon coeur a frappé.

degueur, aux yeux amoureux




pour toi akissa hèhè!

cest qui akissa?

Je pense que c'est toi ma belle

Degueur a écrit:
Les yeux de déesse

Je vivais dans un monde au noir obscur
Lorsqu'une noye femme vint troubler mes poèmes,
Des yeux noirs, défiant toute nature,
Des cheveux bruns, une auréole, même,
Vinrent sans ménagement m'ébahir
Me montrant la voie du soleil,
Moi, albatros dont le coeur chavire,
Et dont les plumes sont arc-en-ciel.
Et cet oiseau, akissa, c'est moi.
Et cette hèhè! nymphe, incarnant la liberté,
Tu le sais, makissa, je le vois.
C'est chez toi que mon coeur a frappé.

degueur, aux yeux amoureux




pour toi akissa hèhè!

Héhé joli meme si c du copier/coller

héhé!gro-lapin bour deugueureul sama affair waye!

J'accompagne le slameur avec ma batterie ou ma contre-basse? bien écrit en tous cas !

S....... est allée l'autre soir au sabbar
Leurs esprits sont mêlés,elle a dansé pour lui .
Surmontant sa pudeur et aussi la douleur ,
Portée par la musique elle a dansé pour lui.
L'Ancêtre l'a fixée ,cathaliseur des âmes ,
Comme en état de transe ,elle a dansé pour lui.
De la lave en fusion est montée dans ses veines ,
Dans une aura de feu elle a dansé pour lui.
S......est troublée ,elle a le coeur battant,
Il a touché son âme ,elle a dansé pour lui...

Cubana,
ton poème nous traverse de façon furtive mais en nous laissant quelque chose d'indicible: peut être un sentiment fort.

Oui c'est le mot juste...je rejouterai même qu'il m'effraie toujours autant ce sentiment...parce j'étais profondement sincère et pas lui.J'ai crû à une nouvelle chance,cet amour m'a fait déplacer des montagnes ,pour la première fois de ma vie j'ai eu l'impression d'exister...grâce à ce monsieur j'aurais eu droit à quelques mois de bonheur véritable dans ma sinistre existence.Il est très maladroit car je ne suis pas douée pour les poèmes ,non plus.Merci quand même Zieri

Cubana a écrit:Oui c'est le mot juste...je rejouterai même qu'il m'effraie toujours autant ce sentiment...parce j'étais profondement sincère et pas lui.J'ai crû à une nouvelle chance,cet amour m'a fait déplacer des montagnes ,pour la première fois de ma vie j'ai eu l'impression d'exister...grâce à ce monsieur j'aurais eu droit à quelques mois de bonheur véritable dans ma sinistre existence.Il est très maladroit car je ne suis pas douée pour les poèmes ,non plus.Merci quand même Zieri

De rien la cubaine, comme Camus qui disait qu'on ne felicite pas le maître d'avoir enseigné à son élève que deux et deux font quatre; mais qu'on le félicite tout simplement d'avoir choisi ce beau metier. C'est pareil ici pour moi quand je donne mon avis sur un poème, bien entendu la qualité y trouve son echo mais c'est surtout l'idée du partage avec les autres que je trouve trés noble. J'espere qu'on va continuer de partager nos experiences à travers les mots.

Loreleï Sebasto Cha

Mon blues a déjanté sur ton corps animal
Dans cette chambre où les nuits durent pas plus d'un quart d'heure
Juste après le péage assurer l'extra-ball
Et remettre à zéro l'aiguille sur le compteur.
Ton blues a dérapé sur mon corps de chacal
Dans cet hôtel paumé aux murs glacés d'ennui
Et pendant que le lit croise l'aéropostale
Tu me dis "Reprends ton fric .Aujourd'hui c'est gratuit.

Loreleï ,Loreleï
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille
Loreleï ,Loreleï
Et je suis comme un cobaye qui a sniffé toute sa paille

Tu m'arraches mon armure dans un geste un peu lourd
En me disant "Reviens maintenant je te connais.
Tu me rappelles mes amants rue barrée à Hambourg
Quand j'étais orpheline aux yeux de feux follets.
Tu me rappelles mes amants perdus dans la tempête
Avec le coeur-naufrage au bout des bars de nuit."
Et tu me dis "Reviens je suis ton jour de fête
Reviens jouir mon amour dans ma bouche-agonie."

Loreleï ,Loreleï
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille
Loreleï ,Loreleï
Et je suis comme un cobaye qui a sniffé toute sa paille

Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales
dans ce drame un peu triste où meurent tous les Shakespeare
Le rouge de nos viandes sur le noir sidéral
Le rouge de nos désirs sur l'envers de nos cuirs
Et je te dis "Reviens maintenant c'est mon tour
De t'offrir le voyage pour les Galapagos."
Et je te dis "Reviens on s'en va mon amour
recoller du soleil sur nos ailes d'albatros."

Loreleï ,Loreleï
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille
Loreleï ,Loreleï
Et je suis comme un cobaye qui a sniffé toute sa paille

H.F. Thiefaine

Les Dingues et les Paumés

Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies
Dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie
Ils accouchent des scorpions et pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers
A quatre heure du matin derrière un téléphone
Quand leurs voies qui s'appellent se changent en revolvers
Et s'invitent à calter en se gueulant come on

Les dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux mescal masquant leur nostalgie
Ils voient se dérouler la fin d'une inconnue
Ils voient des rois fantômes sur des flippers en ruine
Crachant l'amour-folie de leurs nuits métropoles
Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin
Et retombent dans leurs bras glacés de baby-doll

Les dingues et les paumés se traînent chez les Borgia
Suivis d'un vieil écho jouant du rock'n'roll
Puis s'enfoncent comme des rats dans leurs banlieux by night
Essayant d'accrocher un regard à leur khôl
Et lorsque les tumbas jouent à guichet fermé
Ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
Et sont comme les joueurs courant décapités
Ramasser leurs jetons chez les dealers du coin

Les dingues et les paumés s'arrachent leur placenta
Et se greffent un pavé à la place du cerveau
Puis s'offrent des mygales au bout d'un bazooka
En se faisant danser jusqu'au dernier mambo
Ce sont des loups frileux au bras d'une autre mort
Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
Ils ont cru s'enivrer des chants de Maldoror
Et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale

Les dingues et les paumés sacrifient Don Quichotte
Sur l'autel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott
La solitude n'est plus une maladie honteuse
Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso
Mon cheval écorché m'appelle au fond d'un bar
Et cet ange qui me gueule viens chez moi mon salaud
M'invite à faire danser l'aiguille de mon radar;

C'est vraiment très beau, oralité très sombre et sobre à la fois. Ça me rappelle le jazz souriant et mélancolique de Nougaro. Je croirais même l'entendre.

Un sac
S'annonce
Demain
Aux noces
Si gaies
Du temps.
Futaies
D'antan
Fuites
D'autan:
La cuite
D'une nuit,
La suite
D'un puits.
Un sac
S'annonce
Au ressac
Vivace
Des jours.
Un chaos
Prochain
D'en haut
Et d'en-bas
Si faux
Et si froid
Si chaud
Et six mâts.
Un sac
Approche
Et s'invite
Aux porches
Des rites
Des sens,
Des fuites
Des sens,
Des mites
Décadences.
Un sac
Vient
Demain
Au matin.
Un sac
Pour un sac
Ni havresac
Ni hamac:
Un saccage
Du tout
Du néant
Du trou
Béant
Du grisou
Grisant
Des proues
Voguant.
Un sac
S'annonce
Demain
Aux noces
Des temps
Des limbes
Des ronces
Sans nimbe
Des faïences
D'olympe
Et des cadences
Simples.
Un sac
S'annonce.

C'est joli ca, je n'ai jamais vu une telle façon d'écrire.

Oh Claude! "Qu'il est loin mon pays..." J'aime beaucoup Lynx ,ce mec a su manier les mots ,justes et chantants ,claquants tels des drapeaux au vent ,le rythme de la rime et de l'amour des mots Celui qui a écrit ces textes s'appelle Hubert-Félix Thiefaine...poésie décalée des nuits glauques et froides,inspiré par Boris Vian (il y a de fortes chances).Il a écrit aussi:

"On s'est aimé dans les maïs,
T'en souviens-tu mon Anaïs?
Le ciel était couleur de pomme
Et on mâchait le même chewing-gum"

J'aime beaucoup les textes de Brel et de Brassens également

Bravo pour le slam tu vas bientôt écrire pour d'autres ou tu comptes te lancer un jour

Voooooiiiilàààà! C'est le nom que je cherchais: Boris Vian!
Ces paroles ne me rappellent que trop l'ambiance de "J'irai cracher sur vos tombes". Ce petit air glauque, noir mais tellement souriant (de ce sourire qui point aux commissures des lèvres des condamnés, le jour de leur exécution). J'aime, tout simplement.

Je compte aider quelques-uns, comme critique, à écrire. Peut-être que l'inspiration de l'oralité me viendra alors

J'aime beaucoup ,c'est un livre effroyable par certains aspect.On retrouve ces ambiances dans les films de Luis Bunuel ("Un chien andalou" ,etc...)Et puis il a écrit "Le Déserteur" entre autres ,"la complainte de progrès",etc...en plus des caves de St-Germain où il a joué à l'époque où on retrouvait les Greco ,Miles Davis ,etc...