par Zeriézékiri 2011-02-07, 13:02
.
Tu es l'actant qui me pousse et me qui me repousse, qui me pousse à pousser les mots au-delà de tout temps et tout temps, au delà du temps. Ô temps qui passe et qui de sa glaive non seulement me blaisse et me laisse, mais me laisse encore des cicatrices d'un temps qu'aucun autre temps ne saurait soigner. Ô temps ne suspend pas ton envol, laisse le me porter et m 'emporter dans cette demeure hors temps, hors du temps qui passe à deux temps: comme la moitié d'une valse à quatre temps. Temps qui passe, temps qui trace sa route sans tâche. Temps qui me pèse et qui s'effrite avec les rites orgiaques , demoniaques. Temps qui sous la lourdeur de l'instant dessine les contours de la liturgie lacrymale en periodes hièmales. Temps, toi qui libère les esclaves qui ont perdu l'espoir de recouvrer le salut, toi qui fait disparaitre les palais les plus somptueux et qui fait disparaitre les assemblées les plus inabouties, ô temps ne supend jamais ton vol. Vole par-dessus mes désirs les plus blancs, plus blancs que le kaolin et epargne moi et moi semblables de ton souffle qui devaste les ruines des parias et des apostats. Donne-moi l'armure du gladiateur de la foi pour pouvoir accepter tes cicatrices salvatrices. ô temps qui comble mon coeur et fait souffrir mon corps, laisse -moi lire sur tes sillons, le chemin qui nous dictent tes gammes sacrées, sacralisées par les murs du souvenir. Temps fait moi passer de l'autre côté du fleuve et sautant par delà le fleuve Lethé. Malheur alors à celui qui nargue le temps avec sa voix aphone et sa lyre monocorde pendant que ses enfants s'enlisent " dans les marées de la faim " une bougie pour rechauffer les chambres faite de briques et de brins de paille. Temps qui passe et qui lasse pour qui ne sait pas comprendre la symphonie de la Nature . Temps qui echappe à tout contrôle et que mon imperfection essaye de soudayer par l'objet newtonien epargne moi et mes semblables de ta furie et des sequelles de ton invasion.
Temps, j'essaye à travers mes mots de chanter ta majesté indicible, histoire de la magnifier du mieux que je puisse et d'invoquer ton salut qui ne cesse de brandir son arc. Arc tendu qui cherche sa cible, je suis dejà" le dormeur du val" avec le ventre efflanqué puisque depuis mille et une lunes, je suis en grève de la faim; pour appuyer l'enfant Alioune, ce talibé qui est couché et qui n'arrive pas à s'endormir puisque son oustass avec sa fille de joie n'arrêtent pas de crier comme des chiens enragés dans la chambre mitoyenne. Temps qui passe et qui efface les afres , coule ton vent salvateur et souffle à cet enfant qu' à chaque jour suffit sa peine et donne-lui le dard qui sauve, injecte-le le au plus profond de son corps, dans son coeur. Ce coeur qui s'ecoeure et qui se meurt à petit feu. Folie d'un homme: tragédie d'un peuple.
.