Source : yahoo!Actualités
Rester tard à une réunion pendant que la nourrice donne le bain à ses enfants, c'était inconcevable pour une femme au foyer comme Sophie Rose. Mère de trois filles et un fils, elle a mis fin sans regret à une carrière dans l'informatique pour se consacrer à plein temps à sa famille. Et tant pis si la famille doit se contenter des allocations familiales et du salaire de son mari, informaticien lui aussi : 2500 euros nets mensuels. Quand on lui demande si la vie active et sociale ne lui manque pas, elle s'insurge : « Une journée avec quatre enfants, il n'y a pas plus actif ! Quant à ma vie sociale, entre rester de 8 heures à 18 heures avec un patron qui me crie dessus et emmener mes enfants au zoo ou inviter mes copines à prendre un thé, je préfère nettement le deuxième terme de l'alternative ! »
Héloïse Percheron, elle, est une convertie. Diplômée d'une licence d'anglais, elle a 5 ans d'expérience comme assistante acheteuse dans la mode. Passionnée par son métier, elle avoue qu'auparavant, elle affichait un certain mépris pour les mères au foyer « Je trouvais ça déprimant de passer ses journées à mettre des étiquettes ‘'thym'' et ‘'romarin'' sur des bocaux en verre ou de quémander 50 euros à son mari pour aller chez le coiffeur, comme une ado », confie-t-elle.
Mais à la naissance de son fils Louis, et à la faveur d'un congé maternité prolongé, Héloïse a fait le calcul: « C'est bien simple : ou je continuais à travailler à perte, ou je m'arrêtais. » A l'époque où elle était salariée, elle gagnait 1400 euros nets par mois. Auxquels il fallait retirer 680 euros de crèche où elle a eu la chance d'obtenir une place. Puis 200 euros environ pour une baby-sitter qui gardait Louis de 18 heures à 19h30. Sur les 500 euros qui lui restaient, elle payait l'essence pour se rendre à son travail et le parking, ses repas entre collègues, souvent dans des brasseries ou des traiteurs chinois, pour environ 7 à 10 euros par jour. « Et les faux frais, comme des tenues et des chaussures fashion, je travaillais quand même dans la mode ! »
Aujourd'hui, elle se contente très bien d'un jean et de Converses. Une fois toutes ces dépenses payées, il lui restait tout juste de quoi s'acquitter de ses impôts. « C'est quand même un comble, de perdre de l'argent en travaillant ! », tonne-t-elle. Le salaire de son mari, 1600 euros nets, servait à payer leur loyer de 800 euros, les factures, les courses... Un constat qui a amené cette ancienne workahoolic à adopter la formule du congé parental : travailler moins pour gagner plus !
Pour bénéficier d'un congé parental, il faut avoir cotisé un certain nombre de trimestres. Héloïse, qui a travaillé plus de cinq ans, remplissait les critères : elle touche donc 170 euros par mois de Prestation d'accueil du jeune enfant plus un Complément de libre choix d'activité d'environ 350 euros. Avec ces nouveaux revenus, la famille a eu droit à une allocation de logement de 110 euros. Et dispose ainsi, au final, d'environ 400 euros de plus que lorsque Héloïse allait tous les matins à son bureau !
« C'est un mal pour un bien », concède Benoit, son compagnon, « une part de moi déplore qu'elle ait mis un frein à sa carrière, mais une autre part se réjouit que notre fils soit élevé par sa mère et non par une nourrice. Nous en avons beaucoup discuté avant qu'Héloïse ne pose sa demande. J'essaye de la soulager au maximum dès que possible, pour qu'elle garde du temps pour elle et ne perde pas de lien social. C'était sa principale crainte. Mais paradoxalement, maintenant qu'elle est en congé parental, on s'en sort mieux financièrement et on peut se permettre des extras. Comme payer une baby-sitter un soir par semaine pour nous offrir un verre avec des amis. »
Héloïse conseille aux mères hésitantes de « faire un essai de trois mois. Si ce n'est pas leur truc, il vaut mieux qu'elles continuent à s'épanouir dans leur boulot et qu'elles accordent du temps le soir à leurs enfants. Quitte à perdre de l'argent. Mais peut-être aussi qu'elles vont se découvrir, comme moi, une vocation ? » Ce sont des raisons financières qui ont poussé Héloïse à prendre un congé parental presque contre son gré. Mais depuis, elle s'est habituée et envisage même de prolonger la pause dans sa carrière d'une année supplémentaire : « Payer la garde de deux enfants, presque 1000 euros par mois, c'est inconcevable. » En effet, Héloïse attend un deuxième enfant pour le mois de mai...
Marlène Schiappa
Au moins 2 femmes conscientes (à mon avis) à respecter. La majorité n'a pas toujours raison, bien au contraire. Ce que presque tout le monde pense n'est pas forcément la meilleure chose. Je crois que pour chacun, le meilleur avis est le sien propre.
Dans bien des cas, ce que l'on épargne en faisant soi-même son boulot est très certainement bien plus important que ce que ce que l'on donnerait en le le faisant faire.
Au lieu d'aller travailler et de demander aux autres de travailler pour nous en contrepartie de l'intégralité de notre salaire, oui, je me dis qu'il est plus intelligent de laisser son mari aller gagner plein de fric au moment où on s'occupe de la maison et des enfants correctement. Non seulement, la stabilité du couple y gagnerait mais financièrement, on PEUT être gagnant sur toute la ligne.
C'est mon avis. Ne m'imposez pas le vôtre. Donnez-le comme je suis en train de le faire pour le mien.